AA/Londres/Aysu Bicer

La Grande-Bretagne collabore avec la Jordanie pour acheminer une aide d’urgence par voie aérienne à Gaza, tandis que le Premier ministre britannique Keir Starmer subit une pression croissante pour reconnaître officiellement l’État palestinien.

Une équipe britannique de planification militaire et de logistique a été déployée pour assister la Jordanie dans les largages d’aide humanitaire au-dessus de l’enclave assiégée, rapporte la BBC samedi.

Cette initiative fait suite à la décision d’Israël d’autoriser les pays étrangers à effectuer des largages d’aide, face à l’inquiétude grandissante liée à la deuxième année de ce que beaucoup qualifient de génocide à Gaza.

«La nouvelle qu’Israël permettra aux pays de larguer de l’aide à Gaza arrive bien trop tard – mais nous ferons tout notre possible pour faire entrer cette aide par ce biais », a déclaré Starmer au journal The Mirror.

Le Premier ministre a également indiqué que le Royaume-Uni « accélère d’urgence ses efforts » pour évacuer vers la Grande-Bretagne les enfants de Gaza nécessitant des soins médicaux critiques.

Cette annonce intervient alors que les appels à la reconnaissance de la Palestine par Londres se multiplient. Vendredi, le président français Emmanuel Macron a annoncé que la France devrait le faire dans les mois à venir.

Une lettre signée par 220 parlementaires de neuf partis politiques dont plus de la moitié issus du parti travailliste de Starmer appelle le gouvernement à reconnaître officiellement la Palestine.

La dynamique internationale en faveur de cette reconnaissance s’est intensifiée au cours de l’année écoulée. Si 81 pays avaient reconnu la Palestine en 1988, d’autres ont suivi : l’Afrique du Sud en 1995, le Brésil en 2010, le Chili en 2011, et la Thaïlande en 2012.

L’Espagne et l’Irlande ont annoncé leur reconnaissance en 2024, le Mexique en 2025, et la France devrait bientôt les rejoindre.

Refusant les appels internationaux à un cessez-le-feu, l’armée israélienne poursuit depuis le 7 octobre 2023 une offensive brutale sur Gaza, qui a fait plus de 59 600 morts palestiniens, principalement des femmes et des enfants. Ce bombardement incessant a détruit l’enclave et provoqué des pénuries alimentaires.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël fait également face à une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice liée à sa guerre contre l’enclave.

Traduit de l'anglais par Sanaa Amir