L'Italie propose d'étendre le bouclier de sécurité de l'OTAN à l'Ukraine sans adhésion
- Meloni a suggéré qu’étendre l’article 5 de l’OTAN, sa clause de défense collective, serait plus efficace.

Istanbul
AA / Istanbul / Gizem Nisa Cebi
L'Italie a proposé jeudi que l'Ukraine bénéficie de la protection de la défense collective de l'OTAN sans pour autant devenir membre à part entière de l'Alliance.
S'exprimant lors d'une réunion des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a insisté sur la nécessité de solutions « plus durables » plutôt que l'envoi de troupes européennes de maintien de la paix en Ukraine.
Meloni a suggéré qu'une extension de l'article 5 de l’OTAN — sa clause de défense collective — serait une approche plus efficace.
« Cela ne signifie pas une adhésion à l’OTAN, mais cela offrirait à l’Ukraine le même bouclier de sécurité que les pays membres », a-t-elle expliqué. « Cela garantirait des assurances de sécurité réelles, stables et à long terme — bien plus que certaines propositions actuellement sur la table. »
Cette proposition intervient alors que les dirigeants européens redoublent d'efforts pour soutenir Kiev, tandis que l'administration du président américain Donald Trump appelle à une fin rapide du conflit en cours.
Le mois dernier, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Pete Hegseth, a exclu l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, une position également défendue par Trump, qui juge cette option irréaliste.
Dans son discours, Meloni a exprimé son scepticisme quant aux mesures de sécurité alternatives, telles que le déploiement de forces de maintien de la paix des Nations unies ou l'envoi de contingents militaires supplémentaires.
« Les missions de maintien de la paix de l’ONU relèvent d’une logique différente », a-t-elle souligné, « car ces opérations interviennent lorsque le processus de paix est déjà engagé. »
Si cette proposition marque la première fois que Meloni soutient explicitement l'idée d'étendre la protection de l'OTAN à l'Ukraine, elle reconnaît néanmoins que cette initiative se heurte à des obstacles, notamment du côté américain.
« Il n’y a pas encore de calendrier précis, mais je constate un intérêt considérable de la part de nos partenaires », a-t-elle déclaré. Toutefois, l’avenir de cette proposition reste incertain alors que les discussions se poursuivent.
L'Ukraine espérait obtenir une adhésion à l’OTAN lors du sommet de Washington en juillet 2024, mais s'est heurtée à des résistances. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a insisté sur la nécessité pour l'OTAN de maintenir une présence en Ukraine si l’adhésion demeure hors de portée, allant jusqu’à suggérer le stationnement de troupes de l'Alliance pour faire face à la puissance militaire russe sur le terrain.
Pour rappel, l'article 5 de l’OTAN stipule qu'une attaque contre un membre est considérée comme une attaque contre tous, faisant ainsi de la proposition de Meloni un tournant majeur dans le débat sur l’avenir sécuritaire de l’Ukraine.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba