L'Iran menacerait de miner le détroit d’Hormuz si les États-Unis soutiennent Israël
– L’arsenal de missiles iranien est déjà en position pour frapper les forces américaines au Bahreïn, au Qatar et aux Émirats arabes unis, selon le Pentagone

Istanbul
AA / Istanbul / Gizem Nisa Demir
Alors que les tensions s’intensifient au Moyen-Orient, des responsables américains avertissent que l’Iran pourrait poser des mines dans le détroit stratégique d’Ormuz si les forces américaines rejoignent la campagne militaire israélienne – une manœuvre qui risquerait de piéger les navires de guerre américains dans le golfe Persique et d’entraîner une confrontation régionale.
Selon des renseignements examinés sous l’administration Trump et rapportés mardi par le New York Times, « en cas d’attaque, l’Iran pourrait commencer à miner le détroit d’Ormuz, une tactique visant à immobiliser les navires de guerre américains dans le golfe Persique. »
Cette menace souligne les craintes croissantes de voir un conflit déjà instable dégénérer en guerre ouverte entre les États-Unis et l’Iran.
Cet avertissement intervient alors que des informations indiquent que l’Iran aurait préparé des missiles balistiques et d’autres armements en vue de frappes contre des bases américaines dans la région, en cas de soutien actif de Washington aux opérations israéliennes – notamment en cas de frappe sur le site nucléaire souterrain de Fordo.
En réponse, les commandants américains ont placé en état d’alerte plus de 40 000 soldats déployés dans la région, dont aux Émirats arabes unis, en Jordanie et en Arabie saoudite.
Téhéran a, de son côté, clairement affiché sa volonté de riposter.
« Nos ennemis doivent savoir qu’ils n’obtiendront rien par des attaques militaires contre nous et qu’ils ne pourront imposer leur volonté au peuple iranien », a déclaré lundi le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.
Il a souligné que les États-Unis et Israël porteraient la responsabilité de toute escalade régionale.
De leur côté, des responsables américains ont indiqué au New York Times que les bases de missiles iraniennes sont déjà en mesure de cibler les installations américaines au Bahreïn, au Qatar et aux Émirats arabes unis, sans nécessiter de préparation supplémentaire.
Par ailleurs, Washington envisage la possibilité d’une frappe directe contre l’Iran, notamment à l’aide de bombardiers furtifs B-2 et d’une bombe ultra-puissante capable de percer les bunkers – la Massive Ordnance Penetrator – au cas où l’armée israélienne ne parviendrait pas à atteindre les sites nucléaires protégés. Toutefois, plusieurs experts mettent en garde contre le risque d’escalade qu’un tel scénario impliquerait.
« Il n’est jamais trop tard pour ne pas commencer une guerre », a déclaré Rosemary Kelanic, chercheuse au sein du think tank américain Defense Priorities, selon le Times.
Elle avertit qu’une intervention américaine ne ferait que « multiplier de manière spectaculaire » la volonté de l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba
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