AA / Téhéran

L'Iran a inauguré, ce jeudi, son premier port pétrolier sur le golfe d'Oman, à l'écart du détroit d'Ormuz, qui est depuis plusieurs décennies un foyer de tensions régionales.

La chaîne d’information iranienne "Al-Alam" (gouvernementale) a rapporté les propos du président sortant, Hassan Rohani, qui a déclaré que l’inauguration du port s'inscrivait dans le cadre des projets du ministère du Pétrole pour réaliser une percée dans la production pétrolière.

Rohani a qualifié l'inauguration du port de "grande journée historique pour le peuple iranien".

Et de poursuivre : "Le monde s'est rendu compte que l'Iran a franchi une étape nationale importante, car l'exportation de pétrole via de nouvelles raffineries, non pas sur le golfe Persique(..), mais dans la mer d'Oman est d'une grande importance".

Le nouveau terminal a été inauguré dans le port de Jask, au sud du détroit d'Ormuz, qui est sous contrôle américain, dans le cadre des sanctions réimposées par l'ancien président américain Donald Trump à Téhéran, il y a trois ans.

La chaîne d’information a indiqué que le nouveau port est connecté à un pipeline d'environ 1 000 kilomètres de long, "pour transporter le pétrole brut produit au Khouzistan (sud-ouest), et plus particulièrement des champs de Karoun à l'ouest, afin de l'exporter hors du Golfe".

Et d’ajouter : "Avec le début de l'exportation de pétrole brut de Jask dans la mer d'Oman, l'Iran aura la possibilité de diversifier ses terminaux d'exportation de pétrole et de leur conférer plus de sécurité et de stabilité, en plus de réduire le nombre de navires transportant le brut".

Pour sa part, le ministre du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh a déclaré que "le taux d'avancement du projet a atteint les 82 %, et c'est le plus grand plan stratégique mis en œuvre au cours du gouvernement Rohani", selon la chaîne d’information.

Zanganeh a ajouté que 250 entreprises locales ont participé au projet et que plus de 10 000 personnes y ont travaillé.

En mai 2018, les États-Unis ont réimposé les sanctions contre Téhéran, après le retrait de Donald Trump de l’accord international sur le programme nucléaire iranien.

Depuis lors, la production pétrolière de l'Iran a dégringolé à moins d'un demi-million de barils par jour, contre environ 3,5 millions de barils par jour, avant l'imposition des sanctions.

* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.