AA/Libye/Ömer Aydın

Le gouvernement d’union nationale libyen a annoncé samedi la mort d’un policier, grièvement blessé par balles lors d’une attaque menée par des individus non identifiés alors qu’il sécurisait le siège de la primature à Tripoli.

Dans un communiqué publié sur sa page Facebook officielle , le gouvernement a exprimé « sa profonde tristesse » en rendant hommage à l’agent, qualifié de « martyr du devoir national », blessé par balles avant de succomber à ses blessures.

Le même communiqué rapporte que les forces de sécurité ont déjoué une tentative d’intrusion orchestrée par un groupe infiltré parmi les manifestants.

Les assaillants auraient tenté d’incendier le bâtiment à l’aide de cocktails Molotov et de barres métalliques, sans causer de dégâts majeurs.

L’exécutif a souligné que le siège du gouvernement « n’est pas un simple bâtiment administratif, mais un centre névralgique de décision de l’État, abritant des documents souverains relatifs aux intérêts du peuple libyen », qualifiant l’attaque de « violation directe des institutions de l’État et de ses ressources ».

La capitale libyenne a été secouée vendredi par des manifestations dénonçant les récentes violences armées, certains protestataires appelant à la démission du gouvernement dirigé par Abdelhamid Dbeibah.

Ce dernier a rappelé via la page officielle du gouvernement que « le droit à la manifestation pacifique est un acquis de la révolution du 17 février 2011 », tout en insistant sur l’importance de respecter le cadre légal et les institutions de l’État.

Le gouvernement a réaffirmé sa position selon laquelle la stabilité durable de la Libye passe par la dissolution des groupes armés qui entravent la construction de l’État depuis plus d’une décennie.

Il a également appelé à renforcer les institutions de sécurité officielles comme pierre angulaire de l’État de droit.

Lundi soir, des affrontements armés ont éclaté dans les quartiers de Salah Eddine et Abou Slim à Tripoli, sur fond de rumeurs autour de la mort d’Abdel Ghani Al-Kikli, chef du service de soutien à la stabilité, information démentie par la suite.

Si les acteurs des combats restent officiellement non identifiés, la chaîne privée « Libya Al-Ahrar » évoque des affrontements entre les forces du service de soutien à la stabilité et la brigade 444, relevant du ministère de la Défense.

Vendredi, des rumeurs de démissions de ministres ont circulé sur les réseaux sociaux, concernant notamment ceux du Logement, des Collectivités locales et des Ressources en eau, sans confirmation officielle.

La Libye reste profondément divisée entre deux gouvernements rivaux : celui de Dbeibah, reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, et celui dirigé par Oussama Hammad, désigné par le Parlement et installé à Benghazi, contrôlant l’est et une partie du sud du pays.

Depuis 2022, les tentatives onusiennes d’organiser des élections restent dans l’impasse, empêchant une réunification politique espérée par les Libyens, toujours meurtris par une décennie de conflit.

Traduit de l'arabe par Sanaa Amir