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Liban / Énorme explosion au port de Beyrouth : Plusieurs morts et des centaines de blessés

Mona Saanouni  | 05.08.2020 - Mıse À Jour : 05.08.2020
Liban / Énorme explosion au port de Beyrouth : Plusieurs morts et des centaines de blessés ( Houssam Shbaro - Anadolu Agency )

Lebanon

AA / Beyrouth / Hassan Derouich

Une forte explosion a secoué, mardi, le port de la capitale libanaise Beyrouth, faisant de nombreuses victimes et plusieurs centaines de blessés ainsi que d’importants et considérables dégâts matériels dans plusieurs quartiers de la ville.

L'agence de presse libanaise (NNA, Officiel) a rapporté qu'un « énorme incendie s'est déclaré dans un entrepôt de feux d'artifice au port de Beyrouth, provocant une forte explosion », sans donner plus de détails.

Le directeur général des Douanes, Badri Dhaher a, dans une déclaration faite à une chaîne de télévision locale, souligné que « le rayon des produits chimiques du port de Beyrouth a explosé ».

De son côté, le correspondant de l'Agence Anadolu a rapporté que la puissance de l’explosion a endommagé la résidence de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, ainsi que le siège de la Présidence du gouvernement dans le centre de la capitale.

Par ailleurs, des sources ont confié à l'Agence Anadolu que Hariri se porte bien et suit les informations sur l'explosion survenue au port de Beyrouth à proximité de sa résidence.

Plusieurs biens publics et privés ainsi que des édifices et des véhicules ont été endommagés. Il s’agit, notamment, du Palais présidentiel de Baabda et de l’aéroport international de Rafik Harir de même qu’un immeuble de trois étages s’est effondré.

L’ambassade russe a indiqué que le bâtiment de la représentation a été endommagé et qu’une employée a été atteinte de blessures légères après avoir été touchée par des impacts de verre des fenêtres soufflées par l’explosion.

De son côté, l’ambassade du Kazakhestan a indiqué que l’ambassadeur a été blessé et des parties du bâtiment de la représentation ont été endommagées à cause de la déflagration.

L’agence libanaise d’information a rapporté que l’explosion a fait des « martyrs et des blessés », sans en préciser le nombre.

Les hôpitaux de Beyrouth et des zones environnantes ont admis un grand nombre de blessés dans leurs services d’urgence.

La Croix Rouge libanaise a indiqué, dans un communiqué, que plus de 30 de ses unités ont été dépêchés au port de Beyrouth.

Le gouverneur de la ville, Marwen Abboud a inspecté les lieux de l’explosion au port, relevant que « le contact a été rompu avec plusieurs éléments des pompiers ».

« Beyrouth est une ville sinistrée et l’ampleur des dommages est énorme. Ce qui s’est passé est similaire à l’explosion de Hiroshima », a-t-il lancé.

De son côté, le directeur général de la Sûreté publique, le général-major Abbes Ibrahim a déclaré aux médias, après avoir inspecté les lieux de la déflagration : « Parler de feux d’artifice est dérisoire, il ne s’agit pas d’explosifs mais de matières inflammables et je ne peux pas anticiper les investigations ».

Le président libanais, Michel Aoun a instruit tous les services de sécurité pour traiter les retombées de l’explosion et pour organiser des patrouilles dans les quartiers sinistrés afin de préserver la sécurité et l’ordre, selon un communiqué de la Présidence.

Tous les hôpitaux de la capitale ont demandé aux médecins du Liban de se diriger aux services d’urgence et exhorté les citoyens à faire don de sang pour secourir les blessés, de tout âge.

L’hôpital « Hôtel-Dieu » à Beyrouth (privé) a indiqué avoir admis environ 500 blessés et qu’il est dans l’incapacité d’en accueillir davantage.

Le correspondant d’Anadolu a indiqué que le Secrétaire général du Parti des Phalanges (Al-Kataeb), Nizar Najarian, a succombé à ses blessures, alors qu’il se trouvait au siège du parti dans le centre de Beyrouth lors de l’explosion.

Le président du syndicat des journalistes, Jospeh K’sifi, a indiqué que « le bâtiment du journal al-Nahar (centre de Beyrouth) a été considérablement et lourdement endommagé en raison de l’explosion, faisant 15 blessés à l’intérieur ».

Le Chef du gouvernement libanais, Hassane Diab, a annoncé, mardi soir, que le mercredi sera une journée de « deuil national » pour rendre hommage à la mémoire des victimes de l’explosion.

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Fehmi, a souligné, alors qu’il inspectait le port de Beyrouth, qu’il « faut attendre les résultats de l’enquête pour déterminer les causes de l’explosion ».

Il a ajouté, que « selon les informations préliminaires, des matières inflammables saisies depuis plusieurs années ont explosé dans le rayon numéro 12 ».

Le ministre avait indiqué plus tôt, dans la journée du mardi, que le couvre-feu décrété du 6 au 16 août, dans le cadre des mesures prises pour lutter contre la Covid-19, a été levé.

Le Conseil de la Défense nationale se réunira, mercredi soir, sous la présidence de Michel Aoun, pour discuter des retombées de l’explosion.

Cette explosion intervient au moment où plusieurs milieux arabes et internationaux attendent le jugement du Tribunal international spécial sur le Liban, prévu le 7 août courant, dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafik Hariri dans l’explosion d’une voiture piégée, en date du 14 février 2005 à Beyrouth.

Le Liban souffre, depuis plusieurs mois, une crise économique sans précédent et une polarisation politique aiguë, dans un paysage où s’interfèrent des protagonistes régionaux et internationaux.

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