Liban : Un salon de coiffure aux couleurs de l’ONU
Avec ses murs peints en bleu et les drapeaux miniatures qui ornent ses étagères, le salon de Philippe Safar dans la capitale libanaise Beyrouth, interpelle les passants de l’avenue Bliss.

Lebanon
AA / Beyrouth / Mayssam Azzam
A deux pas de l’université américaine de Beyrouth et au milieu d’une dizaine de restaurants modernes, s’installe sur l’avenue Bliss, le salon de coiffure de Philippe Safar. Connu par sa devanture bleue et son style architectural à la fois sobre et ancien, le salon date des années 1930.
A l’intérieur, des drapeaux miniatures ornent les petites vitrines accrochées au mur, avec au milieu le drapeau des Nations Unies. Ces drapeaux ont été offerts par les diplomates des ambassades et les observateurs onusiens qui fréquentaient, par le passé, le salon. «Le premier qui avait offert un drapeau, c’était l’ambassadeur français. Depuis, c’est devenue une coutume», a raconté Safar.
Avec le bleu qui domine ses murs et les drapeaux qui décorent ses étagères, le salon ressemble à un spécimen du siège de l’ONU.
«J’ai dû cacher les drapeaux pendant 15 ans, lors de la guerre civile au Liban, par crainte d’être taxé de traitre par les milices. Mais, je les ai remis après à la demande d’un ancien client, car ils évoquaient pour lui des souvenirs d’enfance et depuis ils gisaient sur l’étagère», a-t-il confié.
Plusieurs célébrités politiques et artistiques, ainsi que des médecins de renom sont passés par le salon. Les photos du chef druze Kamal Joumblatt ou de l’ancien patron du Bloc national (parti libanais) Raymond Eddé qui se faisaient couper les cheveux par Philippe témoignent de la notoriété de la boutique.
«Mon âme est dans ce salon. J’y resterai jusqu’à la mort», a-t-il déclaré avec émotion.
EZ