Monde

Liban : le président Joseph Aoun se dit prêt à démarquer la frontière avec la Syrie

- « Nous sommes prêts pour la délimitation des frontières dès que Damas le décidera », affirme le président libanais

Wassim Samih Seifeddine  | 12.12.2025 - Mıse À Jour : 12.12.2025
Liban : le président Joseph Aoun se dit prêt à démarquer la frontière avec la Syrie

Beyrouth

AA / Beyrouth – Istanbul / Wassim Samih Seifeddine et Rania Abu Shamala

Le Liban est prêt à procéder à la délimitation de sa frontière avec la Syrie, a déclaré vendredi le président libanais Joseph Aoun, précisant que le différend autour des fermes de Chebaa pourrait être réglé à un stade ultérieur.

S’exprimant lors d’une rencontre avec une délégation médiatique à Beyrouth, Aoun a affirmé que le rythme des relations bilatérales entre le Liban et la Syrie reste « lent mais en voie d’amélioration ».

« Le Liban appelle à l’activation de l’accord judiciaire entre les deux pays afin de traiter la question des détenus syriens dans les prisons libanaises », a-t-il ajouté, selon un communiqué de la présidence.

Il a également révélé que la France avait remis au Liban des cartes relatives à la frontière syro-libanaise.

« Nous sommes prêts pour la délimitation des frontières dès que Damas le décidera, et la commission libanaise est prête à s’y engager », a-t-il poursuivi.

Aoun a indiqué que le dossier des fermes de Chebaa serait « laissé pour la fin », évoquant la possibilité de former deux comités distincts pour délimiter les frontières maritimes et terrestres.

Les fermes de Chebaa sont revendiquées à la fois par la Syrie et le Liban. Elles sont sous contrôle israélien depuis le retrait d’Israël du Sud-Liban en 2000, Tel-Aviv considérant qu’il s’agit d’un territoire syrien, tandis que Beyrouth affirme qu’il est libanais.

La frontière syro-libanaise traverse zones montagneuses, vallées et plaines, sans marqueurs officiels définissant clairement la ligne de séparation. Les deux pays sont reliés par six points de passage terrestres sur une longueur d’environ 375 kilomètres.

Depuis leurs indépendances respectives de la France (1920–1946), la délimitation des frontières n’a jamais été pleinement achevée, générant régulièrement tensions diplomatiques, incidents armés et problèmes de contrebande.

Armes du Hezbollah

Aoun a également assuré que les missions de l’armée libanaise « ne se limitent pas aux armes du Hezbollah ».

« L’armée a aussi pour rôle de lutter contre le trafic de drogue, combattre le terrorisme, sécuriser les frontières et maintenir la sécurité intérieure », a-t-il rappelé.

Interrogé sur l’application d’une décision gouvernementale visant à limiter le port d’armes à l’armée au nord du fleuve Litani, Aoun a affirmé que lui-même et le gouvernement avaient été « les premiers à soulever et à décider » ce point.

« L’armée ne concentre pas uniquement ses efforts dans le Sud, mais est déployée dans toutes les régions libanaises et remplit pleinement ses missions. L’important est que la décision a été prise, qu’elle est appliquée et que nous poursuivrons sa mise en œuvre », a-t-il insisté.

Le 5 août, le gouvernement libanais a approuvé un plan, basé sur une proposition du médiateur américain Tom Barrack, visant à placer toutes les armes, y compris celles du Hezbollah, sous le contrôle de l’État et à confier à l’armée la responsabilité de mettre ce plan en œuvre d’ici fin 2025.

Le Hezbollah a rejeté à plusieurs reprises cette initiative, estimant que les forces israéliennes doivent d’abord se retirer totalement du territoire libanais avant tout désarmement.

* Traduit de l'anglais par Adama Bamba

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.