AA / Beyrouth / Stephanie Rady

Le patriarche maronite libanais Bechara Boutros al-Rahi a appelé, dimanche, le Conseil de sécurité de l'ONU et les communautés internationale et arabe à intervenir diplomatiquement pour parvenir à un cessez-le-feu au Liban, face aux attaques meurtrières d'Israël sur le pays.

"Nous sommes témoins des pertes civiles - hommes, femmes et enfants - comme si nous étions confrontés à une guerre d'extermination avec les armes et les missiles les plus avancés déployés sans pitié ni compassion", a-t-il déclaré au cours d'une messe dominicale à Bkerke, dans l'est du Liban.

Le prélat maronite a souligné les dégâts considérables infligés par l'offensive israélienne, notant la destruction de maisons, d'institutions et de lieux de culte, ainsi que le déplacement de plus de 1,5 million de libanais.

"La guerre a dévasté l'économie du peuple libanais, le privant de ses richesses, de ses moyens de subsistance, de ses emplois et de ses entreprises", a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : "Malgré cela, il n'y a pas de cessez-le-feu, seulement davantage de victimes, de destructions, de déplacements et des milliers de blessés. Combien de temps cela va-t-il durer ? Dans la guerre, tout le monde est perdant, vaincu et brisé".

Bechara Boutros al-Rahi​​​​​​​ a lancé un appel urgent au Conseil de sécurité des Nations unies et aux communautés internationale et arabe pour qu'ils "interviennent diplomatiquement afin de mettre un terme à la violence et de trouver des solutions, par égard pour le Liban et son peuple".

Il a également mis en garde contre les problèmes sociaux et économiques que le déplacement pourrait entraîner.

"Si rien n'est fait, l'afflux de personnes déplacées pourrait entraîner des problèmes sociaux et économiques parmi les citoyens", a-t-il déclaré, avant d'appeler les "nations amies" à continuer de prodiguer leur aide afin d'atténuer les conflits potentiels entre les personnes déplacées et les habitants à travers le Liban.

Depuis la fin du mois de septembre, l’armée israélienne a intensifié sa campagne de frappes aériennes au Liban, contre ce qu'elle prétend être des cibles du Hezbollah, marquant ainsi une escalade dans la guerre transfrontalière que se livrent Israël et le Hezbollah depuis le début de l'offensive brutale de Tel-Aviv sur la Bande Gaza, il y a de cela un an.

Selon les autorités sanitaires libanaises, les attaques israéliennes ont fait plus de 2 900 morts et plus de 13 000 blessés depuis le mois d'octobre de l'année dernière.

Le 1er octobre de cette année, Israël a élargi le conflit en lançant une incursion dans le sud du Liban.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj