AA / Istanbul

L'armée israélienne a tiré, lundi matin, à la mitrailleuse sur des habitations de la ville de Naqoura, dans le sud du Liban, et a réitéré son avertissement aux Libanais déplacés contre leur retour dans 62 villages du sud.

L'agence de presse officielle libanaise a rapporté dans un court reportage que "l'ennemi (israélien) a ouvert le feu, utilisant des mitrailleuses, sur des maisons de la ville de Naqoura", dans le district de Tyr.

Dimanche, l'armée israélienne a commis au moins 11 violations en ciblant plusieurs villes, portant le nombre de violations qu'elle a commises depuis le début du cessez-le-feu, mercredi dernier, à pas moins de 74 violations, faisant 2 morts et 6 blessés, selon une compilation dressée par Anadolu sur la base de statistiques officielles.

Les violations israéliennes variaient entre des bombardements pour faire exploser des maisons, des bombardements à l’artillerie, des frappes militaires et de drones, survols de drones, tirs de mitrailleuses, incursions, rasage de routes au bulldozer et l’incendie et la destruction de véhicules.

L’armée israélienne a annoncé dimanche avoir mené des opérations militaires dans le sud du Liban contre ce qu’elle prétend être des "sites du Hezbollah", affirmant qu’ils "représentaient une menace directe pour Israël et violaient les accords de cessez-le-feu".

Le Hezbollah reste silencieux face aux violations répétées par Israël et a précédemment annoncé qu’il surveillait la mise en œuvre du cessez-le-feu, la "main sur la gâchette".

Lundi, sixième jour d’un cessez-le-feu précaire, le porte-parole de l'armée israélienne Avichai Adraee a renouvelé, via la plateforme "X", son avertissement aux Libanais déplacés contre le retour, "jusqu'à nouvel ordre", sur "la ligne des villages suivants et leurs environs : Chebaa, Al-Habbariyeh, Marj Ayoun, Arnoun, Yahmar, Al-Qantara, Chakra, Baraachit, Yater, Al-Mansouri".

Au total, il a mis en garde contre le retour dans 62 agglomérations.

À l’aube du 27 novembre, un accord de cessez-le-feu est entré en vigueur, mettant fin aux bombardements mutuels qui ont débuté le 8 octobre 2023, avant de dégénérer en une guerre à grande échelle au cours des deux derniers mois.

Parmi les dispositions les plus importantes de l'accord, selon un document obtenu par Anadolu, figurent le retrait progressif d'Israël au sud de la Ligne bleue dans un délai de 60 jours, ainsi que le déploiement de l'armée et des forces de sécurité libanaises le long de la frontière, des points de passage et de la région sud.

L'armée libanaise sera la seule armée autorisée à porter des armes dans le sud du Liban, avec le démantèlement des infrastructures et des sites militaires, la confiscation des armes non autorisées et la création d'un comité chargé de superviser et d'aider à assurer la mise en œuvre de ces engagements.

Il n’existe aucun détail officiel disponible concernant les mécanismes de mise en œuvre des termes de l’accord, dont les États-Unis et la France s’efforceront de garantir le respect.

L'agression israélienne contre le Liban a fait 3 961 morts et 16 520 blessés, dont un grand nombre d'enfants et de femmes. La plupart des victimes et des personnes déplacées ont été enregistrées après le 23 septembre, selon les données officielles libanaises.

Depuis des décennies, Israël occupe des territoires au Liban, en Syrie et en Palestine et rejette la création d’un Etat palestinien indépendant aux frontières d’avant la guerre de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.