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Liban : Israël rejette la proposition d'inspecter des sites dans la banlieue de Beyrouth avant les frappes aériennes

– L'armée libanaise menace de suspendre sa coopération avec l'organisme de surveillance du cessez-le-feu en raison des violations israéliennes répétées.

Ikrame Imane Kouachi  | 06.06.2025 - Mıse À Jour : 07.06.2025
Liban : Israël rejette la proposition d'inspecter des sites dans la banlieue de Beyrouth avant les frappes aériennes

Beyrut

AA / Beyrouth – Ankara / Stephanie Rady et Ikram Kouachi

L’armée libanaise a annoncé vendredi qu’Israël avait rejeté sa proposition d’inspecter des sites situés dans la banlieue sud de Beyrouth afin d’éviter de nouvelles frappes aériennes. Elle a averti que les violations répétées de l’accord de cessez-le-feu pourraient entraîner la suspension de sa coopération avec le mécanisme onusien de surveillance du cessez-le-feu.

Dans un communiqué, l’armée a accusé Israël de « persister dans son agression contre le Liban », en référence aux frappes aériennes menées jeudi soir contre la banlieue sud de Beyrouth et le sud du pays.

« Malgré nos efforts de coordination avec le comité de surveillance pour éviter une attaque, et l’envoi de patrouilles pour inspecter plusieurs sites, la partie israélienne a rejeté la proposition », a précisé l’armée.

Jeudi soir, des avions de chasse israéliens ont mené huit frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth, après avoir émis des avertissements d’évacuation. Il s’agit de la quatrième et la plus violente attaque israélienne sur la zone depuis l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024 entre Israël et le Liban.

Parallèlement, des avions et drones israéliens ont mené deux frappes supplémentaires sur la ville d’Aïn Qana, dans le sud du Liban.

L’armée libanaise a condamné ces attaques et réaffirmé son engagement envers la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui avait instauré le cessez-le-feu après la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël. Cette résolution prévoit notamment la fin des hostilités, le déploiement de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), et le soutien au déploiement de l’armée libanaise dans le sud du pays.

L’armée libanaise a dénoncé la « persistance de l’ennemi à violer l’accord et à refuser de coopérer avec le comité de surveillance », estimant que cette attitude affaiblit le rôle à la fois du comité et de l’armée. Elle a averti que cette situation pourrait la contraindre à « suspendre sa coopération avec le comité concernant les inspections de sites ».

Israël a lancé une offensive d’envergure contre le Liban le 8 octobre 2023, laquelle s’est transformée en guerre à grande échelle le 23 septembre 2024. Selon les chiffres officiels, le conflit a fait plus de 4 000 morts, plus de 17 000 blessés et près de 1,4 million de déplacés.

Depuis, les forces israéliennes mènent quasi quotidiennement des frappes dans le sud du Liban, affirmant viser des activités du Hezbollah, malgré un cessez-le-feu conclu en novembre dernier entre les deux parties. Cette trêve avait mis fin à plusieurs mois d’affrontements transfrontaliers qui s’étaient intensifiés jusqu’à dégénérer en guerre ouverte.

Les autorités libanaises font état de près de 3 000 violations israéliennes du cessez-le-feu, ayant causé la mort d’au moins 208 personnes et fait plus de 500 blessés depuis l’entrée en vigueur de l’accord.

Conformément à l’accord de cessez-le-feu, Israël devait se retirer totalement du sud du Liban au 26 janvier, mais le délai a été prolongé jusqu’au 18 février en raison du refus de Tel-Aviv de se conformer. À ce jour, Israël maintient encore une présence militaire sur cinq postes frontaliers.


* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba

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