Liban : Des centaines de personnes solidaires des manifestants continuent d’affluer à Tripoli
Scandant des slogans « révolutionnaires », au milieu d’un déploiement massif de l'armée et des forces sécuritaires aux entrées nord de la ville, selon le correspondant de l'Agence Anadolu.

Lebanon
AA/ Beyrouth
Au rythme des «slogans révolutionnaires», des centaines de Libanais de différentes régions du pays, ont afflué dimanche à Tripoli (nord), en solidarité avec les manifestants de la ville, notamment après les heurts survenus ces derniers jours avec les forces de sécurité libanaises.
Au cours de la semaine écoulée, Tripoli a été le théâtre de manifestations contre la détérioration des conditions de vie et le maintien du couvre-feu imposé dans le cadre des mesures préventives contre la Covid-19. Les troubles ont engendré « un mort et plus de 200 blessés » à la suite des affrontements avec les forces de l’ordre, indique la Croix-Rouge libanaise.
La correspondante de l’Agence Anadolu a fait état de l'arrivée de groupes civils de différentes régions libanaises à Tripoli, scandant le slogan «Ensemble, nous protégeons Tripoli et le Liban» et «Ensemble, nous faisons l'histoire et construisons un pays digne de nos enfants».
Les manifestants ont hissé des drapeaux libanais et entonné des slogans révolutionnaires en faveur de la poursuite de la «Révolution du 17 octobre» (octobre 2019), scandant « nous ne nous détournerons pas de la révolution », «Les révolutionnaires libres continueront le chemin», « contre le pouvoir, révolution ».
La « Révolution du 17 octobre 2019 » est une série de protestations qui ont débuté ce jour-là contre une proposition d'imposer une taxe sur l'utilisation de l'application gratuite « WhatsApp », et a contraint le gouvernement de Saad Hariri, 12 jours plus tard, à démissionner.
L'armée libanaise et les forces de sécurité ont imposé des mesures sécuritaires draconiennes aux entrées de Tripoli, face à l'afflux de manifestants solidaires.
La correspondante de l’Agence Anadolu a rapporté que certains manifestants ont lancé des pierres sur le bâtiment gouvernemental « Saraya Tripoli ».
Sur la place de la ville de Baalbek (Bekaa - Centre), des dizaines de manifestants ont organisé un sit-in de protestation, exigeant de traduire en justice les corrompus, au milieu d'un déploiement massif de l'armée.
Depuis plus d'un an, le Liban souffre d'une crise économique, la pire depuis la guerre civile (1975-1990), qui a conduit à un effondrement financier, ainsi que des pertes matérielles conséquentes subies par la banque centrale, sans compter les répercussions de l’explosion catastrophique survenue dans le port de la capitale Beyrouth, le 4 août.
Le pays est en proie également à une forte polarisation entre les forces politiques, qui entrave jusqu'à présent la formation d’un gouvernement pour succéder à l'actuel gouvernement intérimaire, dirigé par Hassane Diab, qui a démissionné six jours après l'explosion du port.
*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail