AA/Beyrouth

Des affrontements ont éclaté dans le quartier de Jabal Mohsen, au nord du Liban, faisant 15 blessés parmi les militaires et 4 dans le camp des manifestants, sur fond de dégradation des conditions de vie.

L'armée libanaise a déclaré, dans un communiqué, que 5 soldats ont été blessés lorsque des jeunes leur ont lancé une grenade à main dans la zone de "Jabal Mohsen", et 10 autres militaires ont été blessés après avoir été la cible de jets de pierres par un certain nombre de manifestants dans la même zone.

Des témoins oculaires ont affirmé à l'Agence Anadolu (AA) que les affrontements avaient éclaté lors de la tentative de l'armée libanaise d'ouvrir une route bloquée par les manifestants.

Ces derniers ont lancé des pierres sur l'armée, qui a riposté par du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc pour disperser les protestataires, selon des témoins.

L'agence de presse officielle au Liban a indiqué que les manifestations à « Jabal Mohsen » ont éclaté sur fond de la détérioration des conditions de vie et le manque des carburants, des médicaments et du lait.

La même source a souligné que 4 manifestants ont été blessés, dont un se trouve actuellement dans un état critique, tandis que l'armée renforçait son déploiement dans la zone tendue.

Commentant les événements, le député Ali Darwish a affirmé qu’il soutient le droit d’exprimer pacifiquement la douleur causée par la conjoncture économique, tout en appelant, par voie de communiqué, "les habitants de Jabal Mohsen à éviter les tensions avec l'armée libanaise, protectrice de tous, et unique soupape de sûreté.

Dans le même contexte, des dizaines de manifestants ont bloqué une route principale reliant la capitale, Beyrouth, au sud du pays pendant plus de deux heures avant sa réouverture, provoquant un embouteillage étouffant.

Plusieurs régions libanaises connaissent de temps à autre des manifestations populaires, marquées par le blocage des routes, en signe de protestation contre la détérioration des conditions de vie.

Selon des observateurs, la situation dans le pays vire au pire politiquement et économiquement, après que le chef du "Mouvement du futur" Saad Hariri a annoncé jeudi son renoncement à la formation du gouvernement, à la suite de désaccords avec le chef de l’Etat, Michel Aoun.

Depuis fin 2019, le Liban est touché par la pire crise économique de son histoire moderne, qui a entraîné un effondrement financier et la détérioration du pouvoir d'achat de la plupart de ses habitants, ainsi qu'une pénurie de carburant et de médicaments et une augmentation dans les prix des denrées alimentaires.

*Traduit de l'arabe par Wejden Jlassi