AA / Madrid / Şenhan Bolelli

L'Espagne a poursuivi ses ventes de matériel militaire à Israël en décembre, malgré ses affirmations contraires, selon le quotidien local El Diario.

Citant un rapport du chercheur Alejandro Pozo du Centre Delas, qui œuvre pour la paix dans le monde, le journal rapporte que selon les statistiques officielles du commerce extérieur, du matériel de défense a été exporté vers Tel-Aviv en décembre 2023.

Il a été rapporté que le matériel de défense envoyé de Madrid à Israël était un « stabilisateur de bombe », d'une valeur totale de 125 240 euros (136 857 dollars).

Le secrétaire d'État au Commerce a justifié ces ventes en affirmant que la cargaison correspondait à une licence autorisée avant le 7 octobre – début du conflit actuel à Gaza.

Le quotidien rappelle toutefois que le fait que l’exportation ait été autorisée n’empêche pas le retrait du permis.

Selon la réglementation sur le contrôle du commerce des matériels de défense, les permis peuvent être annulés s'il existe des « indications rationnelles » selon lesquelles le matériel pourrait être utilisé dans des actions qui « perturbent la paix » ou qui « exacerbent les tensions ».

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a déclaré à plusieurs reprises que son pays n’avait vendu aucune arme à Israël depuis le 7 octobre.

Le chercheur Pozo a fait savoir dans son rapport ce qui suit: «Bien que le gouvernement ait déclaré un embargo, l'Espagne continue de coopérer et de commercer avec les entreprises israéliennes qui font la publicité de leurs produits utilisés pendant la guerre».

A ce sujet, Alberto Estevez, porte-parole d'Amnesty International, a souligné que l'Espagne doit parvenir à un alignement complet entre sa politique étrangère et sa politique d'exportation d'armes, au-delà du maintien de relations commerciales avec Israël et de la réduction des coûts unitaires de production des armes produites dans ce pays.

Le mois dernier, il a été rapporté que l’Espagne avait envoyé environ 1 million d’euros de matériel militaire à Israël en novembre 2023.

Le secrétaire d'État au Commerce de l'époque avait précisé que le matériel était destiné à des tests ou des démonstrations et qu'il correspondait à des licences accordées avant le 7 octobre.

Lors d'un vote tenu fin février, le Parlement espagnol n'a pas approuvé les résolutions qui prévoyaient des sanctions politiques, militaires et économiques contre Israël, mais a seulement accepté l'augmentation de l'aide humanitaire à Gaza.

*Traduit de l'anglais par Malèk Jomni