Les réductions de financement des États-Unis touchent sept opérations du Bureau des droits de l'homme de l'ONU
- Les bureaux affectés incluent ceux de la Guinée équatoriale, de l'Irak, de l'Ukraine, du Bangladesh, de la Colombie, de l'Éthiopie et du Pérou, a déclaré la porte-parole Ravina Shamdasani

Geneve
AA/Genéve/Beyza Binnur Donmez
Le Bureau des droits de l'homme de l'ONU a confirmé, mardi, que sept de ses opérations pays sont directement impactées par les réductions de financement américaines, entraînant un appel pressant à la recherche de financements alternatifs.
« Nous avons effectivement reçu des ordres d'arrêt concernant des accords en cours avec L'agence américaine pour le développement international (l'USAID) et le Département d'État pour sept de nos opérations pays, et un impact immédiat a été observé », a déclaré la porte-parole Ravina Shamdasani lors d'un point de presse à Genève.
Shamdasani a précisé que les bureaux touchés sont situés en Guinée équatoriale, en Irak, en Ukraine, au Bangladesh, en Colombie, en Éthiopie et au Pérou.
Elle a pris l'exemple de l'Irak, où le bureau est contraint de fermer un programme de soutien aux victimes de torture et aux familles des disparus.
En Colombie, elle a indiqué que les fonds américains représentaient plus de 40 % du budget de l'opération.
Rappelant les propos du Haut-Commissaire Volker Türk, elle a souligné qu’il s’agissait « d’un moment pour accroître les investissements en droits de l'homme, et non pour les réduire ».
Le bureau a désormais engagé une planification de contingence, réévaluant son budget pour 2025 et appelant les États, les fondations et les donateurs privés à augmenter leurs contributions, a-t-elle insisté.
Shamdasani a également souligné qu’en 2024, les États-Unis étaient le principal donateur du Bureau des droits de l'homme, apportant une contribution de 36 millions de dollars, soit environ 13,5 % de ses revenus extra-budgétaires.
Les réductions de financement ont eu un impact considérable sur la réponse aux besoins des Rohingyas.
Les coupes budgétaires affectent également les opérations de l'UNICEF au Bangladesh, où la suppression des subventions américaines compromet gravement les services destinés à la population réfugiée rohingya, a indiqué la représentante de l'UNICEF dans le pays.
« Les fonds perdus représentent environ un quart de nos coûts de réponse pour les réfugiés rohingyas, comme c'était le cas en 2024, et sans financement alternatif, les services pour ces enfants seront considérablement réduits, mettant en péril leur survie, leur sécurité et leur avenir », a déclaré Rana Flowers en réponse à une question d'Anadolu.
Des programmes essentiels, tels que l'accès à l'eau potable, l'assainissement, les soins de santé et l'éducation, sont désormais menacés, a averti Flowers, ajoutant : « Les cliniques fermeront, les vaccinations seront interrompues et l'éducation sera suspendue, laissant des centaines de milliers d'enfants privés de toute opportunité d'apprentissage.»
Elle a également averti des conséquences graves si des financements alternatifs ne sont pas trouvés.
« Si le soutien est retiré, nous savons que les plus vulnérables – les enfants – vont mourir, et nous devons appeler tous les donateurs à l'aide. Ce n'est pas le moment de détourner les yeux du Bangladesh », a-t-elle déclaré.
« Chaque donateur compte, mais il n'y a pas de substitut à l'ampleur du soutien apporté par les gouvernements donateurs, et il n'y a pas de remplacement pour le partenariat précieux avec les États-Unis »,a-t-elle insisté.
Elle a également précisé que le programme de l'UNICEF pour la détection et le traitement des enfants malades, qui repose sur des capacités spécialisées et formées, manquera de ressources en juin 2025, ajoutant : « Après cela, il n'y a pas de financement garanti pour les services de détection et de traitement. »
« À moins que des ressources supplémentaires ne soient trouvées, seule la moitié des enfants ayant besoin de soins y auront accès cette année, ce qui laissera environ 7 000 enfants à risque, avec une augmentation attendue de la morbidité et de la mortalité (...) Ce sont des bébés qui vont mourir », a-t-elle expliqué.
*Traduit de l'anglais Par Sanaa Amir