Les pays européens au Conseil de sécurité de l’ONU dénonce la violation de l’espace aérien estonien par la Russie
- Le Danemark, le Royaume-Uni, la Grèce et la Slovénie affichent leur solidarité avec l’Estonie, tandis que la Russie rejette les accusations

Ontario
AA / Hamilton, Canada / Merve Aydogan
Les membres européens du Conseil de sécurité de l’ONU ont fermement condamné, lundi, la Russie après que l’Estonie a accusé Moscou d’avoir violé son espace aérien, avertissant que cet incident menaçait la sécurité européenne dans son ensemble.
« Qu’il n’y ait aucun doute. Je condamne cette nouvelle violation de l’intégrité territoriale de l’Estonie par la Russie. Notre soutien à l’Estonie demeure indéfectible, et notre détermination à rester aux côtés de nos alliés l’est tout autant », a affirmé le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, lors d’un briefing d’urgence.
Soulignant que « le Danemark et ses alliés ne se laisseront pas provoquer par la Russie », Rasmussen a déclaré que ce nouvel acte « ne fait que renforcer notre détermination et intensifier encore davantage notre soutien de longue date à l’Ukraine, quels que soient les menaces proférées ».
Il a exhorté Moscou à faire marche arrière. «Nous ne permettrons pas l’effondrement de l’architecture de sécurité européenne. », a-t-il dit.
Le ministre grec des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, a qualifié l’incursion de « partie d’un schéma croissant », estimant que : « Des actes aussi imprudents ne sont pas nouveaux, mais leur répétition successive montre qu’il ne s’agit pas de simples coïncidences. »
« Comme on le dit souvent, la première fois c'est un accident, la seconde une coïncidence, et la troisième un schéma », a-t-il ajouté, condamnant « sans équivoque la violation de l’espace aérien estonien et, plus largement, de tout État membre ».
La ministre britannique des Affaires étrangères, Yvette Cooper, a jugé l’incident « dangereux et imprudent », voire « une tentative délibérée de saper l’intégrité territoriale des États souverains et la sécurité européenne ».
De tels actes « risquent une erreur de calcul » et « ouvrent la porte à une confrontation armée directe entre l’OTAN et la Russie », a-t-elle averti, soulignant que « la force combinée de l’OTAN est sans égale, et que sa détermination à défendre la paix et la sécurité en Europe est inébranlable ».
La secrétaire d’État slovène Melita Gabric a réagi dans le même sens, déclarant devant le Conseil : « Nous condamnons cette escalade à un moment où les tensions sont déjà dangereusement élevées. Ce n’est pas le moment pour des provocations militaires. »
« La Slovénie dit non, clairement et par principe, à ce type de comportement, d’où qu’il vienne et quel qu’en soit l’auteur », a-t-elle ajouté.
- « Les nations européennes alimentent une hystérie russophobe »
De son côté, le vice-ambassadeur russe à l’ONU, Dmitry Polyansky, a rejeté ces accusations jugées infondées, accusant les pays européens d’alimenter une « hystérie russophobe ».
Rappelant que des accusations similaires avaient déjà été formulées, il a évoqué que « la semaine dernière encore, nous avons dû écouter dans cette enceinte des accusations sans fondement concernant de prétendus drones russes entrés dans l’espace aérien polonais ».
« Aucune preuve n’a jamais été fournie démontrant que ces drones étaient d’origine russe », a-t-il ajouté, précisant que « l’incident dans la province de Lublin avait ensuite été attribué à un missile largué par erreur d’un avion de chasse polonais ».
Concernant l’Estonie, il a assuré que les avions russes « ne s’étaient pas écartés de leur trajectoire plannifiée, et n'avait pas non plus pénétré dans l’espace aérien estonien », leur parcours se situant « au-dessus des eaux neutres de la mer Baltique, à plus de trois kilomètres de l’île de Vaindloo ».
Accusant Tallinn et ses alliés de politiser l’incident, il a poursuivi : « Sans aucun doute, nous comprenons que l’hystérie de nos collègues européens vise aussi à pousser la nouvelle administration américaine, y compris le président (Donald) Trump, à reprendre une ligne antirusse. »
Polyansky a enfin qualifié la session du Conseil de « théâtre de l’absurde », déclarant aux Européens : « Si vous voulez vous hystériser, fermenter et continuer à proférer des accusations sans fondement, libre à vous, mais faites-le sans nous. Nous ne participerons pas à ce théâtre de l’absurde, et vous n’avez pas besoin de nous pour cela. »
« Lorsque vous déciderez de vouloir engager une discussion sérieuse sur la sécurité européenne, sur le sort de notre continent commun, sur la manière de rendre ce continent prospère et sûr pour tous, nous serons prêts. Vous savez où nous trouver », a-t-il conclu.
* traduit de l'anglais par Ayse Betul Akcesme
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.