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Les passages de conteneurs en mer Rouge diminuent de plus de la moitié au cours du premier trimestre de 2024

- Selon des experts, les tensions dans la région ont complètement modifié les prévisions pour le marché des conteneurs et les temps de voyage prolongés représentent un risque important pour le commerce maritime.

Nuran Erkul Kaya  | 18.04.2024 - Mıse À Jour : 19.04.2024
Les passages de conteneurs en mer Rouge diminuent de plus de la moitié au cours du premier trimestre de 2024

London, City of

AA / Londres / Nuran Erkul Kaya

Les passages de porte-conteneurs en mer Rouge ont diminué de plus de la moitié au cours du premier trimestre de 2024.

Selon des experts, les tensions dans la région ont complètement modifié les prévisions pour le marché des conteneurs et les temps de voyage prolongés représentent un risque important pour le commerce maritime.

La tension dans la région, qui s'est intensifiée vers la fin de l'année dernière après que les Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont lancé des attaques contre des navires commerciaux à destination d'Israël dans la mer Rouge, continue d'affecter l'industrie du transport maritime.

Les compagnies maritimes ont déplacé ou suspendu leurs itinéraires de la mer Rouge vers le cap de Bonne-Espérance, ce qui a entraîné une forte baisse du trafic maritime en mer Rouge.

Selon les données recueillies par Anadolu auprès de MarineTraffic, un fournisseur de services de suivi des navires et d'analyse maritime, les transits de navires porte-conteneurs en mer Rouge, qui étaient de 7 804 au premier trimestre de l'année dernière, sont tombés à 3 464 au cours de la même période de cette année, soit une baisse de 55,6%.

Les passages de navires transportant du gaz naturel liquéfié (GNL) ont chuté de 84,3 % au cours de cette période et le commerce du GNL en mer Rouge a été interrompu.

Le nombre de passages de navires à cargaison sèche dans la région a diminué de 20,8 % et de 21,6 % pour les navires à cargaison humide, de 12 % pour les navires de transport de GPL, de 46 % pour les navires rouliers et de 11,8 % pour les navires mixtes à cargaison sèche.


- Une forte hausse des taux de fret au premier trimestre de 2024

Avec la recrudescence des tensions en mer Rouge et la redirection des navires vers le cap de Bonne-Espérance, les routes commerciales se sont vues rallongées et cette situation se reflète dans l'augmentation des coûts de fret.

Niels Rasmussen, analyste en chef du Conseil maritime baltique et international (BIMCO), a confié à Anadolu que, selon le Baltic dry index, les prix du fret ont augmenté de 39 % sur la ligne Chine-Europe, de 30 % sur la ligne Chine-Méditerranée et diminué de 1 % sur la ligne Chine-Côte Est des États-Unis au cours du premier trimestre de cette année par rapport à la même période en 2023.

Niels Rasmussen a indiqué que le Baltic dry cargo index a augmenté de 84 % au cours de cette période et que le Baltic clean tanker index a augmenté de 18 %.

"En janvier 2024, les passages hebdomadaires moyens par le canal de Suez, mesurés en tonnes, ont été en baisse de 38% par rapport à janvier 2023. En mars 2024, les passages ont diminué de 51% par rapport à la même période de l'année précédente. En mars, les transits par le canal de Suez ont été inférieurs de 39% pour les navires à cargaison sèche, de 48 % pour les transporteurs de produits pétroliers et de 85% pour les porte-conteneurs par rapport au même mois en 2023", a-t-il déclaré.


- Les coûts d'importation ont augmenté pour de nombreux pays

Jan Hoffmann, chef de l'unité de logistique commerciale à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), a déclaré que les pays les plus dépendants du canal de Suez pour le commerce extérieur sont le Soudan, le Yémen, Djibouti, l'Arabie saoudite et les Seychelles.

"Ces pays dépendent du canal de Suez pour un cinquième à un tiers du volume de leur commerce extérieur, et les coûts commerciaux ont augmenté pour ces pays. L'Égypte a également subi des conséquences négatives, car elle a perdu ses revenus issus du transit par le canal de Suez et ses ports de transbordement ne sont plus au carrefour des routes maritimes. De même, tous les pays de la Méditerranée orientale, y compris la Türkiye, se sont soudainement retrouvés dans une impasse pour tous les échanges en provenance d'Asie, car les navires ne passent plus par le canal de Suez mais doivent passer par l'Afrique du Sud et le détroit de Gibraltar, ce qui a également entraîné une augmentation des coûts", a-t-il précisé.

Jan Hoffmann a expliqué que les coûts d'importation ont augmenté pour le moment, mais que si cette situation se poursuit, la demande s'adaptera à l'évolution des prix à long terme et entraînera des changements dans les modèles commerciaux.

Selon lui, il faudra du temps pour que les coûts d'importation actuellement en hausse se répercutent sur les consommateurs.


* Traduit du turc par Alex Sinhan Bogmis

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