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Les navires italiens se préparent à rejoindre la Flottille mondiale Sumud pour défier le blocus de Gaza

- Des bateaux amarrés en Sicile rejoindront les navires espagnols et grecs, tandis que les activistes se préparent à la résistance non violente avant la mission

Baris Seckin, Gizem Nisa Demir  | 07.09.2025 - Mıse À Jour : 07.09.2025
Les navires italiens se préparent à rejoindre la Flottille mondiale Sumud pour défier le blocus de Gaza

Sicile

AA/Sicile/ Baris SeckinGizem Nisa Demir

Des préparatifs sont en cours en Italie pour les navires qui rejoindront la Flottille mondiale Sumud, partie d’Espagne le 31 août afin de défier le blocus israélien imposé à Gaza.

Maria Elena Delia, porte-parole de la flottille en Italie, a indiqué que la date de départ des bateaux italiens avait été ajustée non pas en raison de problèmes techniques, mais pour permettre aux navires venant de différents pays de se retrouver.

« Les bateaux espagnols se dirigent vers la Tunisie, certains y sont déjà arrivés. Ils rejoindront nos navires et ceux venant de Grèce », a-t-elle déclaré à Anadolu en Sicile.

Elle a expliqué que, plutôt que d’attendre en mer, les bateaux italiens avaient choisi de rester amarrés dans divers ports de Sicile.

« Notre choix était soit de prendre la mer et d’attendre plusieurs jours au large, soit de rester à terre. Nous avons opté pour la seconde solution afin d’éviter le gaspillage de carburant, qui coûte cher, et de poursuivre la formation de tous les participants, militants, journalistes et responsables politiques qui embarqueront », a-t-elle ajouté.

Delia a précisé que ce temps à quai avait permis aux équipages de recevoir une formation complémentaire.

« Celle-ci inclut des conseils juridiques sur ce à quoi s’attendre en cas d’intervention de la marine israélienne. Nous tenons à souligner que nos actions s’inscrivent dans le cadre du droit international et à être très clairs sur les limites dans lesquelles nous opérons. »

Une partie importante de la formation porte sur la résistance non violente.

« Nous nous inspirons de la philosophie de la résistance passive, formulée par Mahatma Gandhi et adoptée par de nombreux mouvements à travers l’histoire. Si nous sommes confrontés à des provocations psychologiques, verbales ou même physiques, nous ne répondrons pas.

Nous resterons calmes et immobiles. Nous insistons sur ce point car si quelque chose devait se produire, cela concernerait des personnes désarmées et pacifiques essayant de livrer de l’aide à Gaza », a-t-elle souligné.

- « Gaza est consumée par le génocide depuis près de deux ans »

« Notre seul objectif est de créer un couloir humanitaire pour acheminer de l’aide à Gaza », a poursuivi Delia.

« N’oublions pas que Gaza est consumée par le génocide depuis près de deux ans. Cela a été reconnu par des instances juridiques compétentes à travers le monde.

Nous voulons aussi envoyer un message politique : la société civile de plus de 45 pays refuse de rester silencieuse, alors même que les gouvernements et les institutions ne font rien, continuent à commercer avec Israël et à lui fournir des armes y compris notre propre Italie malgré la décision de la Cour internationale de Justice affirmant que des crimes de guerre et un génocide ont été commis, sans qu’aucune sanction ne soit appliquée. »

Delia a exprimé sa gratitude pour le soutien reçu, soulignant que le mouvement vise à défendre l’État de droit et à aider les Palestiniens à obtenir les mêmes droits que les autres.

- « Nous ne faisons que commencer, et nous n’arrêterons pas »

La porte-parole italienne a reconnu les risques qui les attendent.

« Nous mettons le cap sur Gaza, mais nous ne savons pas si nous réussirons. Les missions précédentes, comme celles de la Coalition de la Flottille de la liberté, ont été bloquées par Israël. Les bateaux ont été saisis et les participants détenus pas arrêtés, mais enlevés dans les eaux internationales.

La même chose pourrait nous arriver. Mais cette fois, la flottille est bien plus importante, avec près de 50 navires et des centaines de participants. Rien qu’en Italie, environ 200 personnes de nationalités différentes prennent part à l’initiative. »

Qu’ils parviennent ou non à livrer nourriture et médicaments, elle a affirmé que la flottille avait déjà créé un mouvement.

« Nous ne faisons que commencer, et nous n’arrêterons pas. Si nous atteignons Gaza, cela créera un précédent. Nous continuerons à exiger l’ouverture de véritables couloirs humanitaires et le maintien de l’accessibilité du poste-frontière de Rafah. »

Delia a également mis en avant un prochain rendez-vous important à l’ONU, où la reconnaissance de l’État de Palestine figurera à l’ordre du jour.

« De nombreux États ont déjà reconnu la Palestine. Cela peut sembler un pas symbolique, mais en politique, les symboles ont un poids considérable. C’est pourquoi nous naviguons aussi pour exiger la reconnaissance de l’État palestinien. La force de ce mouvement nous a nous-mêmes surpris. »

*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir

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