Les « Mères de Diyarbakır » manifestent contre le PKK/YPG depuis plus de 550 jours
212 familles ont rejoint le sit-in de protestation contre l'enlèvement et le recrutement forcé d'enfants par le groupe armé terroriste. 24 familles ont pu retrouver leurs enfants.

AA / Ankara / Ali Murat Alhas et Hasan Namli
Des dizaines de familles rassemblées depuis plus de 550 jours, organisent un sit-in dans la ville de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, devant le bureau d'un parti politique, afin de retrouver leurs enfants enlevés ou recrutés de force par le groupe armé terroriste PKK et sa branche syrienne YPG.
La manifestation désormais connue comme celle des « Mères de Diyarbakir » a commencé à prendre forme le 22 août 2019, après que la maman Hacire Akar - dont le fils aîné avait été enlevé par le groupe terroriste en 1994 et avait perdu la vie en 2017 - apprit que son fils cadet Mehmet avait également été recruté de force et emmené dans les montagnes par le PKK/YPG, juste avant son mariage.
Furieuse de son expérience et craignant que Mehmet ne subisse le même sort que son frère aîné, la mère encore endeuillée, avait décidé de prendre l'affaire en main en se précipitant au bureau du Parti démocratique du peuple (HDP) à Diyarbakir. Plusieurs membres du HDP sont accusées par la Justice turque d'avoir des liens avec le groupe terroriste PKK/YPG, et les familles protestataires reprochent au parti de jouer un rôle dans le recrutement de leurs enfants.
Accompagnée de deux autres membres de sa famille, Madame Akar a initié, devant le bureau de ce parti, un sit-in de protestation contre le groupe armé terroriste, celle-ci déclarant qu'elle ne partirait pas tant que son fils ne lui serait pas rendu. Sa détermination et les efforts des unités antiterroristes ont finalement porté leurs fruits, et Mehmet a été ramené sain et sauf, le 24 août 2019.
- Source d'inspiration
Akar est devenue une source d'inspiration pour de nombreuses autres familles, estimant que le HDP était responsable de la disparition, de l'enlèvement et du recrutement forcé de leurs enfants mineurs. Trois mères - Fevziye Cetinkaya, Remziye Akkoyun et Aysegul Bicer – furieuses de l'enlèvement de leurs enfants - ont commencé leur sit-in le 3 septembre 2019. La manifestation ne cesse de croître depuis plus de 550 jours.
Au moins 212 familles ont rejoint le sit-in quotidien jusqu'à présent. Leurs efforts n'ont pas été vains, alors que 24 de leurs enfants ont déposé les armes et se sont rendus aux autorités turques, et ainsi bénéficier de réductions de peine en vertu d'une loi sur la repentance.
Bien que les organes médiatiques liés au groupe terroriste aient cherché à nuire à la réputation des familles et les aient dépeints en tant que cibles, les « Mamans de Diyarbakir » ne se sont pas découragées et ont poursuivi leur manifestation pour le bien de leurs enfants, dont la plupart ont été leurrés par le groupe armé terroriste, à un âge impressionnable, certains d'entre eux n'étant âgés que de 8 ans.
Alors que certaines familles ont pris le risque de se rendre dans les régions du nord de l'Irak et de la Syrie, où les terroristes PKK/YPG sont présents, afin de ramener leurs enfants, celles-ci ont été refoulées et, dans de nombreux cas, battues par ces derniers.
À la mi-février, le ministère turc de la Défense nationale a annoncé que 13 corps, de 12 citoyens turcs et d'un citoyen irakien, avaient été retrouvés dans un complexe de grottes capturé à des terroristes du PKK/YPG dans la région de Gara, dans le nord de l'Irak. Parmi les otages exécutés par les terroristes figuraient sept proches des familles protestataires. L'incident a fortement démoralisé ces familles qui n'ont cependant pas abandonné leur quête, et restent plus déterminées que jamais.
Au cours de sa campagne terroriste de plus de trois décennies contre la Turquie, le PKK - répertorié en tant que groupe armé terroriste par la Turquie, les États-Unis et l'Union Européenne - est responsable de la mort de plus de 40 000 personnes sur le seul territoire turc, dont des femmes, des enfants et des nourrissons. Les YPG constituent la branche armée syrienne du groupe terroriste, PKK.
* Traduit de l'anglais par Ümit Dönmez
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