AA / Chicago / Ayse Betul Akcesme

La ville de Los Angeles lutte actuellement contre des incendies dévastateurs, dont la maîtrise est gravement entravée par un manque crucial d’eau, suscitant une vague d’indignation sur les réseaux sociaux contre la gestion controversée des ressources hydriques en Californie.

En ce sens, de nombreux internautes pointent du doigt le couple milliardaire Stewart et Lynda Resnick, accusés de détourner l’eau pour leurs activités agricoles. En 2015, Forbes a publié des chiffres concernant la consommation d'eau des terres de la "Wonderful Company", l’estimant à un tel niveau qu’elle aurait suffi à approvisionner environ 852 000 habitants de San Francisco pendant une décennie.

Les Resnick sont derrière des marques célèbres comme les pistaches Wonderful, l’eau Fiji Water et le jus de grenade Pom Wonderful. Ils cultivent également des agrumes, des pistaches et des amandes, tous produits extrêmement gourmands en ressources en eau. Leur exploitation agricole, qui s’étend sur 13 000 héctares en Californie, représente l’un des plus gros consommateurs d’eau de l’État. Cette activité contribue largement à la dégradation de la ressource, alors que la Californie est déjà confrontée à des sécheresses récurrentes et à une crise de l’eau.

Les critiques s’intensifient également autour du rôle de la famille Resnick dans la gestion du Kern Water Bank, une réserve souterraine cruciale pour la région. Autrefois gérée par l’État californien, cette infrastructure a été partiellement privatisée dans les années 1990. Désormais, une grande majorité de cette réserve sont contrôlées par des entités privées, dont la "Wonderful Company". Ce transfert, facilité par des modifications législatives que la famille aurait influencées, est souvent accusé de compromettre l’accès équitable à l’eau, perçue comme un bien commun vital.

Dans un État déjà fragilisé par des sécheresses récurrentes et des défis environnementaux croissants, cette situation relance le débat sur la privatisation partielle de l’eau et ses impacts à long terme. Les critiques se multiplient, mettant en avant l’urgence de repenser la gestion des ressources hydriques face aux enjeux climatiques actuels.

Les incendies qui ont débuté le 7 janvier à Los Angeles, ont causé jusqu’à présent la destruction de plus de 3 700 hectares de terres. Par ailleurs, plus de 12 000 bâtiments ont été endommagés ou complètement ravagés. Un ordre d'évacuation a été lancé pour environ 150 000 personnes, tandis que le bilan humain s’alourdit à 24 morts.