Les familles de Cécile Kohler et Jacques Paris appellent à leur libération par l'Iran
– Après le bombardement par Israël de la prison d’Evin, où sont détenus les deux Français

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Les familles de Cécile Kohler et Jacques Paris ont lancé un nouvel appel à leur libération, quatre jours après le bombardement de la prison iranienne d’Evin, à Téhéran, où les deux citoyens français sont incarcérés depuis mai 2022.
Par voie d'une conférence de presse organisée vendredi 27 juin à Paris, leurs proches ont fait part de leur profonde inquiétude, après l’attaque attribuée à l’armée israélienne dans le cadre du conflit armé opposant Israël à l’Iran. Aucun contact n’a pu être établi, depuis, avec les deux détenus.
"Je prends la parole, car j’ai peur pour la vie de mon père", a déclaré Anne-Laure Paris, fille de Jacques Paris. Elle a rappelé qu’il venait de fêter ses 72 ans, "un professeur à la retraite, détenu en cage depuis plus de trois ans". Selon elle, les conditions de détention dans la prison d’Evin relèvent de la "torture", citant un appel en mai où son père disait être "lessivé".
Les deux Français, accusés par Téhéran d’espionnage, vivent enfermés "dans des cellules de 9 m², sans fenêtre, lumière allumée en permanence, sans accès à la lecture ou à l’écriture", a affirmé la fille de Jacques Paris. Ils ne peuvent sortir que "30 minutes, trois fois par semaine", a-t-elle poursuivi, qualifiant cette situation de "traitement inhumain et dégradant".
Noémie Kohler, sœur de Cécile Kohler, a dénoncé l’absence totale d’informations après la frappe : "On nous a assuré que la prison ne serait pas bombardée, c’est tout ce qu’on redoutait." Elle a souligné qu’aucune garantie ne permettait d’affirmer que les deux Français ont survécu à l’attaque. "Aujourd’hui, nous ignorons tout du sort de Cécile et Jacques", a-t-elle insisté, réclamant "des preuves de vie immédiatement" et leur "libération immédiate".
Arrêtés alors qu’ils voyageaient en Iran, Cécile Kohler et Jacques Paris sont accusés par les autorités iraniennes d’"actions de déstabilisation" au profit d’un syndicat français, ce que Paris dément. Le Quai d’Orsay a régulièrement dénoncé leur détention comme "arbitraire".
Lors de son point presse, ce jeudi 26 juin, Christophe Lemoine, porte-parole du Quai d'Orsay, a souligné que son ministère est mobilisé pour ses ressortissants. « Nous sommes toujours particulièrement mobilisés pour nos deux compatriotes, Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus arbitrairement depuis trois ans comme otages d'État par la République islamique d'Iran », a déclaré Christophe Lemoine. Il a précisé que « le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères s'est entretenu par téléphone avec son homologue iranien récemment pour traiter du cas de nos otages ».
À la suite d'une frappe israélienne sur la prison d'Evin, à Téhéran, où seraient détenus les deux Français, le Quai d'Orsay a obtenu quelques garanties : « Nous avons reçu l'assurance que Cécile Kohler et Jacques Paris n'auraient pas été blessés dans la frappe israélienne qui a visé la prison d'Evin le 23 juin dernier. » Une demande d'accès consulaire a été formulée « de manière prioritaire ».