AA - Ankara

Les Etats-Unis ambitionnent de détrôner le Qatar, pays avec lequel les relations diplomatiques se sont compliquées ces derniers jours, dans le secteur énergétique du Gaz Naturel Liquéfié (GNL).

L’Agence Anadolu a étudié les données de l’Union International du Gaz naturel et de l’Union Internationale des importateurs de GNL.

En 2016, le Qatar a été le plus grand exportateur de GNL dans le monde avec près de 77 millions de tonnes vendues à travers le monde.

Plus de 60% de ces exportations concernent l’Asie dont les principaux acheteurs sont, sur ce continent, le Japon (14,5 millions tonnes), la Corée du Sud (12,3 millions tonnes), l’Inde (8,8 millions tonnes), la Chine (5 millions tonnes), et le Royaume-Uni (9,3 millions tonnes), en ce qui concerne les pays hors-Asie.

Le leadership du Qatar dans ce domaine risque d’être menacé par les Etats-Unis dans les années à venir.

Pour l’heure, les américains exportent annuellement 330 mille tonnes de GNL, dont les deux seuls acheteurs sont Taiwan et le Japon.

Mais le pays investit fortement dans ce secteur : une partie de ses projets sera achevée en 2018 et le reste en 2024, ce qui lui permettra de mieux se placer sur le marché asiatique.

Les Etats-Unis ne comptent actuellement qu’un seul terminal de stockage de GNL. Six terminaux sont actuellement en travaux et 30 autres sont en projet.

Une fois ces six terminaux terminés, la capacité américaine en GNL passera à 57,55 millions de tonnes.

Avec la construction des 30 autres terminaux, le pays pourrait acquérir une capacité totale de 300 millions de tonnes.

Les pays d’Amérique latine et la Chine sont les principales cibles des exportateurs américains de GNL.

Si tous ces plans sont réalisés, les Etats-Unis pourraient bien « voler » la première place au Qatar.

En attendant, dans le marché du GNL, l’Australie arrive en deuxième position des pays exportateurs : le pays compte quatre terminaux et exporte annuellement 32,8 millions de tonnes de gaz liquéfié dans le monde.

L’Australie construit actuellement cinq nouveaux terminaux, auxquels elle veut ensuite ajouter trois autres terminaux.

Ces investissements pourraient lui permettre d’atteindre une capacité annuelle de 63,8 millions de tonnes supplémentaires, soit au total, mieux que le Qatar.

La Russie aussi s’intéresse à ce secteur.

Le pays est leader dans le domaine du gaz naturel, il est donc naturel qu’il veuille se diversifier et se lancer dans le LNG.

La Russie ne possède qu’un seul terminal d’une capacité de 9,6 millions de tonnes.

Elle construit un nouveau terminal et veut en construire encore trois autres.

A moyen terme, la Russie pourrait atteindre la capacité totale de 46,5 millions de tonnes.

Un autre acteur mondial dans l’énergie veut aussi se lancer dans le GNL: il s’agit de l’Iran.

Mais le pays se heurte à des difficultés, notamment avec le changement de la politique américaine le concernant, depuis l’arrivée de Donald Trump à la maison Blanche.

L’Iran n’a aucun terminal de GNL sur son sol. Il a entrepris la construction de quatre terminaux, mais tous les chantiers sont à l’arrêt.

L'Iran et le Qatar veulent coopérer dans ce domaine, mais les dernières tensions régionales avec les pays voisins rendent les choses impossibles pour l'heure.