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Les Etats-Unis "épinglés" pour manquement à la liberté de la presse

Une vidéo montre une journaliste du Washington Post se faire chasser de la salle où se tenait une réunion entre John Kerry et le président ouzbek, après que la reporter a posé une question sur les droits de l'Homme à Islam Karimov.

Esra Kaymak, Saida Charafeddine  | 03.11.2015 - Mıse À Jour : 03.11.2015
Les Etats-Unis "épinglés" pour manquement à la liberté de la presse

Washington DC

AA/Washington D.C.

Plusieurs observateurs ont dénoncé, lundi, l’attitude des Etats-Unis envers la liberté de la presse après qu’une journaliste américaine a été chassée d’une réunion entre hauts responsables américains et ouzbeks.

Une porte-parole du Département d’Etat a été questionnée par des journalistes concernant l’expulsion de la journaliste du Washington Post après que celle-ci a commencé à interroger le président ouzbek Islam Karimov sur la question des droits de l’Homme, durant une réunion, dimanche, en Ouzbékistan, avec le Secrétaire d’Etat américain John Kerry.

Une vidéo de l’incident montre des agents de la sécurité ouzbeks et américains escortant la journaliste hors de la salle.

On peut également entendre dans la vidéo la voix d’une personne, s’exprimant en anglais avec un accent américain, déclarant «sortez-la», après que la reporter a posé sa question, d’après des médias.

Cet incident intervient alors que les Etats-Unis tentent de faire pression sur la Turquie pour que le pays prenne davantage de mesures en faveur de la liberté de la presse.

Lundi, les Etats-Unis ont félicité le peuple de Turquie pour leur participation aux élections parlementaires de dimanche, mais ont, en revanche, exprimé leur «inquiétude face au fait que les organes médiatiques et les journalistes critiques envers le gouvernement sont soumis à des pressions et à des intimidations durant la campagne électorale».

La porte-parole du Département d’Etat Elizabeth Trudeau s’est vue vivement conseillée de ne pas inviter de journalistes à des évènements s’ils ne sont pas autorisés à librement poser des questions.

«Nous voyageons dans le monde entier pour nous rendre dans ces salles et poser une question, si c’est pour nous chasser de la salle, alors non. Vous savez quoi ? Ne nous invitez pas» a reproché la journaliste.

Trudeau a déclaré que le Bureau de la sécurité diplomatique et le Service de presse du Département d'Etat allaient enquêter sur l’incident, et a nié que l’expulsion de la journaliste avait été motivée par sa question au président ouzbek.

La porte-parole a ajouté que l’évènement n’était pas une conférence de presse mais une réunion et que les journalistes sont escortés hors des lieux de ces évènements après avoir pris leurs photos ou filmé leurs vidéos.

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