Les « bébés fantômes » de Gaza : 10.000 nouveau-nés privés d'une existence légale (ONU)
-En raison de l’interruption de l’enregistrement des naissances

Tunis
AA/Tunis
A Gaza, environ 10.000 enfants n’ont pour le moment aucune existence légale, car leur naissance n’a pas été enregistrée à l’état-civil, selon un rapport humanitaire de l'ONU.
Alors que les Palestiniens de Gaza continuent d’être tués lors de frappes sur des tentes, des écoles ou lorsqu’ils sont en quête de nourriture, d’eau ou de produits nutritionnels, le conflit a laissé beaucoup d’enfants sans identité légale en raison de l’interruption de l’enregistrement des naissances, précise l'ONU.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), près de « 10.000 nouveau-nés n’ont pas été enregistrés depuis le 7 octobre 2023 ». Cette absence de documents officiels pourrait limiter l’accès de ces enfants aux services de base, tels que les soins de santé, l’éducation et l’aide humanitaire, rapporte l'ONU.
« Les enfants non enregistrés sont également plus vulnérables à l’exploitation et à la traite, car ils échappent de fait à la protection de la loi », a détaillé l’OCHA, soulignant les défis de la réunification familiale et de l’enregistrement des naissances dans l’enclave palestinienne.
Selon l’OCHA, ce problème « critique » peut avoir de « profondes implications » à long terme s’il n’est pas résolu. « Les enfants non enregistrés peuvent grandir sans aucune reconnaissance officielle de leur existence, ce qui aggrave les cycles de marginalisation et d’apatridie dans une société déjà fragilisée », souligne le rapport hebdomadaire.
Si le taux d’enregistrement des naissances progresse régulièrement à l’échelle mondiale, 150 millions d’enfants demeurent « invisibles », soulignait en décembre 2024 un rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).