AA / Montréal / Hatem Kattou

« J'ai présenté mes excuses, demandé pardon pour ce processus qui est un génocide », c’est en ces mots que le Pape François a illustré sa visite effectuée au Canada, et durant laquelle il a demandé pardon aux populations autochtones pour les sévices commis par l’Eglise catholique.

Le Pape François a fait cette déclaration au cours d’une conférence de presse animée à bord de l’avion qui le ramenait à Rome au terme d’un déplacement de six jours au Canada.

Bien qu’ayant présenté ses excuses, durant son voyage, à maintes reprises aux Autochtones qui avaient fréquenté les pensionnats administrés par des prêtres et des religieuses, ainsi qu’au printemps dernier au Vatican quand il a reçu trois délégations de populations autochtones, le souverain pontife n’avait jamais qualifié auparavant les abus de « génocide ».

Le Pape a usé de ce terme en réponse à une question d’un journaliste qui lui demandait s'il utiliserait désormais le mot « génocide ».

Il a ajouté que s’il n’avait pas cité le terme génocide durant ses rencontres avec les Autochtones au Canada, c’est que le mot ne lui avait pas passé par l’esprit à ce moment.

Il convient de noter que nombre d’Autochtones se sont dits « déçus » que le souverain pontifie n’a pas qualifié comme il se doit les abus subis par les enfants qui ont fréquenté de force les pensionnats, lui reprochant de ne pas avoir utilisé en particulier le terme génocide.

Rappelons que dans un Rapport rendu public, en 2015, la « Commission de Vérité et Réconciliation » avait qualifié clairement les souffrances subies par les populations autochtones, œuvre aussi bien des pouvoirs publics que de l’Eglise de « génocide culturel ».