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Les îles égéennes illégalement militarisées par la Grèce constituent une menace pour la Turquie

- Le Professeur Mustafa Kaymakcı, a souligné la menace posée par la militarisation illégale de 18 îles sous la souveraineté d'Athènes "qui les as transformées en arsenaux".

1 23  | 22.08.2020 - Mıse À Jour : 22.08.2020
Les îles égéennes illégalement militarisées par la Grèce constituent une menace pour la Turquie

Ankara

AA / Istanbul

La militarisation par la Grèce de plusieurs îles de la mer Égée, est contraire au droit international, selon des experts, qui estiment que ces îles transformées en arsenaux constituent une menace directe pour la sécurité de la Turquie.

Parmi les sujets de tensions entre la Grèce et la Turquie, figurent notamment les questions relatives aux plateaux continentaux des deux pays, à leurs eaux territoriales, à l'emplacement des lignes FIR (région d'information de vol, ou FIR, de l'anglais Flight Information Region) concernant l'espace aérien, les régions contestées, l'armement des îles et les violations des droits de la minorité turque en Thrace occidentale.

La Grèce militarise depuis 1960 de nombreuses îles de la mer Égée, à commencer par les îles de Limnos et de Samothrace, en invoquant le Traité de Montreux de 1936. Athènes a transformé les îles de la mer Égée en un arsenal, malgré l'interdiction de militarisation de ces îles, selon le Traité de Lausanne ainsi que d'autres accords internationaux.

La Turquie ne cesse de rappeler que cette dangereuse militarisation qu'elle suit de près, constitue une menace pour sa sécurité nationale, soulignant les droits qui lui sont reconnus par le droit et les accords internationaux.

- "La Grèce arme ces îles contre la Turquie"

Selon le Professeur Mustafa Kaymakcı, Président de l'Association pour la culture et la solidarité des Turcs de Rhodes, Kos et du Dodécanèse (ROİSDER : Rodos, İstanköy Ve Onikiada Türkleri Kültür Ve Dayanışma Derneğİ), la militarisation de la majorité des 23 îles égéennes par la Grèce sont des violations directes des accords de Lausanne et de Paris.

Précisant que Rhodes et les îles du Dodécanèse ont été cédées à la Grèce avec le traité de Paris conclu en 1947, Kaymakcı rappelle qu'une condition stricte de non-militarisation a été imposée pour ces îles, le professeur poursuit ainsi :

"Les îles de Limnos, Chios, Samos et Kos, débarrassées des armes et des militaires à travers les accords de Lausanne et de Paris, ont été remilitarisées par la Grèce après les années 1960. Ces dernières années, ces îles ont été converties en casernes d'infanterie mécanisée. La Grèce militarise ces îles contre la Turquie".

Notant que selon le Traité de Lausanne, Athènes a le droit de disposer de policiers et de gendarmes sur les îles de Limni, Chios, Samos et Kos uniquement à des fins de sécurité intérieure, Kaymakcı a ajouté que la Grèce n'avait pas respecté ces accords en installant des dizaines de milliers de soldats à Rhodes et Lesbos.

Selon Kaymakcı, la Grèce n'a pas seulement installé des casernes sur ces îles, mais aussi construit des aéroports pour les avions de combat, notamment sur les îles Limnos, Rhodes, Lesbos et de Kos :

"Athènes a transformé les îles en des zones de base militaire. Actuellement, 18 îles sont militarisées et transformées en arsenal. Des aéroports ont été construits sur les îles de Limnos, Lesbos, Rhodes, Kos afin de mener des opérations aériennes contre la Turquie , et des avions de combat y ont été positionnés. Par conséquent, une menace potentielle pèse sur la Turquie. Par voie diplomatique, la Turquie a prévenu Athènes sur ce sujet. Cependant, bien qu'étant membre de l'OTAN, le gouvernement grec ne recule pas et aggrave les tensions en violant les accords internationaux. La Turquie doit se saisir du droit international pour résoudre les problèmes qui menacent sa souveraineté.

La Turquie réitère à chaque fois le message qu'elle reste ouverte à toute solution convenue d'un commun accord, y compris à travers la Cour internationale de Justice, à ce contentieux qui selon elle, peut être résolue par des moyens pacifiques. Des pourparlers diplomatiques ont été mis en place entre la Turquie la Grèce sur ces sujets entre 2002 et 2016, avant d'être interrompus du fait l'attitude agressive de la Grèce. La Turquie portera le statut des îles à la juridiction internationale et la Grèce sera finalement contrainte de se conformer aux dispositions du Traité de Paris de 1947", a estimé le Professeur Kaymakcı.

- "La Grèce viole le droit international"

Les relations turco-grecques sont axées sur les conflits, les désaccords et les tensions, selon la Professeure Sibel Turan, Directrice du Département des relations internationales de la Faculté des sciences économiques et administratives de l'Université de Thrace (Trakya Üniversitesi).

Selon Turan, à partir des années 1960, la perception de la menace entre les blocs a connu une réduction alors que cette menace perçue a augmenté entre les membres de ces blocs, "et cela inclut également la Turquie et la Grèce entre qui les relations ont connu des forte tensions les menant quasiment au seuil de la guerre, en particulier dans le conflit chypriote et sur les problèmes égéens".

Turan a estimé qu'aux violations de droits et politiques oppressives exercées par Athènes à l'encontre de la minorité turque de Thrace occidentale, s'ajoutent également d'autre violations du droit international par la Grèce, notamment la militarisation des îles grecques de la mer Égée, pour lesquelles leur État propriétaire (souverain) n'est pas déterminé par le droit et les accords internationaux.

"L'exigence selon laquelle les îles restent exemptes de soldats et d'armes, conformément au Traité de Lausanne de 1923 et au Traité de paix de Paris de 1947, a été progressivement violée par la Grèce à partir des années 1960. Aujourd'hui, cette situation se poursuit à un niveau beaucoup plus grave. Les problèmes s'étendent désormais à l'augmentation progressive de la présence militaire grecque sur les îles et même à la construction de diverses bases militaires", a déploré Turan.

- La sécurité de la Turquie menacée

"La Grèce viole clairement le droit international. Par conséquent, il est extrêmement important d'analyser judicieusement les développements actuels en Méditerranée orientale et la tension que la partie grecque aspire à créer. Malgré toutes sortes d'attitudes et initiatives illégales et agressives de la Grèce, la Turquie, aussi bien Méditerranée orientale qu'en mer Égée, continue de protéger ses intérêts nationaux et ses droits souverains issus du droit international, avec une approche orientée vers l'issue d'une solution, et à travers des demandes légitimes et des moyens pacifiques et diplomatiques, a conclu la Professeure Turan, soulignant que la Grèce viole explicitement le droit international.


* Traduit du turc par Ümit Dönmez

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