Le Venezuela accuse Trinité-et-Tobago de complicité dans la saisie de son pétrolier par les États-Unis
- Le président a décidé de résilier tous les accords gaziers avec Trinité-et-Tobago, a déclaré la vice-présidente Delcy Rodriguez, accusant ce pays caribéen d'avoir aidé les États-Unis à saisir un pétrolier vénézuélien le 10 décembre
Ankara
AA / Ankara / Selcuk Uysal
Le Venezuela accuse Trinité-et-Tobago, un État insulaire des Caraïbes, d'avoir participé à la saisie par les États-Unis d'un pétrolier vénézuélien le 10 décembre, exacerbant les tensions régionales alors que le président Donald Trump accentue la pression sur son homologue, Nicolas Maduro, pour qu'il freine le trafic de stupéfiants.
La vice-présidente vénézuélienne, Delcy Rodriguez, a publié lundi une déclaration officielle via Telegram et Instagram, affirmant être pleinement informée de l'implication de Trinité-et-Tobago dans le « vol de pétrole vénézuélien » perpétré par l'administration américaine lors de l'attaque d'un navire transportant ce produit stratégique.
Cette action est qualifiée de piraterie, violant de manière flagrante le droit international et les principes de la libre navigation et du commerce.
La déclaration accuse la Première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, de mener une politique hostile envers le Venezuela depuis son entrée en fonction, notamment en installant des radars militaires américains pour harceler les navires transportant du pétrole vénézuélien, transformant ainsi de facto le territoire de son pays en porte-avions américain destiné à attaquer le Venezuela, dans un acte de vassalité manifeste.
En réponse à l'escalade des hostilités et à la grave agression, le président Maduro a décidé de résilier tout contrat, accord ou négociation concernant la fourniture de gaz naturel à Trinité-et-Tobago.
La procureure générale des États-Unis, Pam Bondi, a publié le 11 décembre sur le réseau social américain X des images impressionnantes de l'opération, montrant des hommes armés descendant en rappel d'hélicoptères sur le pont du pétrolier Skipper, tandis que les forces américaines exécutaient un mandat de saisie fédéral.
Selon des responsables américains cités par CBS News, le navire était sous sanctions depuis des années pour son implication dans un réseau de transport illégal de pétrole soupçonné de soutenir des organisations terroristes étrangères, notamment par le transport de pétrole brut sous sanctions en provenance du Venezuela et d'Iran.
Bien que le ministère de la Justice et le service des enquêtes de sécurité intérieure aient déjà saisi des pétroliers sous sanctions, les arraisonnements en mer par hélicoptère, à haut risque, sont rares, même si les équipes d'arraisonnement sont régulièrement entraînées à ce type d'intervention.
L'opération a été menée par les garde-côtes américains, avec le soutien de la marine, selon CBS.
L'accusation est survenue quelques heures après que Trinité-et-Tobago a annoncé autoriser les avions militaires américains à accéder à ses aéroports suite à l'installation d'un radar, que le pays insulaire affirme être uniquement destiné à lutter contre la criminalité locale.
Dans une réponse WhatsApp adressée aux journalistes, Persad-Bissessar a rejeté les allégations vénézuéliennes, les qualifiant de propagande mensongère, et a suggéré d'adresser les plaintes au président Trump, soulignant que c'était l'armée américaine qui avait arraisonné le pétrolier.
Les sanctions imposées par le président américain Donald Trump dans le cadre de son second mandat ciblent le commerce pétrolier vénézuélien lié à des entités sanctionnées, dont l'Iran.
Le Skipper, qui transportait, selon les informations, près de 2 millions de barils de pétrole brut lourd après son chargement au Venezuela, est le premier navire à être immobilisé depuis 2019.
Cet incident fragilise davantage la coopération, longuement discutée, sur le champ gazier Dragon, dont les réserves sont estimées à 4 200 milliards de pieds cubes.
Ce champ gazier, auparavant exempté des sanctions américaines, a vu son exploitation suspendue à plusieurs reprises en raison des tensions croissantes.
Les deux pays étant séparés par seulement 11 kilomètres à leur point le plus proche, le renforcement de la présence militaire américaine dans ce pays des Caraïbes proche du Venezuela, présenté comme une opération antidrogue, a alimenté les tensions régionales.
*Traduit de l’anglais par Ayse Bashoruz
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