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Le Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale met en garde contre une crise imminente de l'eau

- "La rareté de l'eau demeure un sujet de préoccupation majeure pour de nombreux pays", déclare Petteri Taalas

Ekip  | 05.10.2021 - Mıse À Jour : 05.10.2021
Le Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale met en garde contre une crise imminente de l'eau

Geneve

AA / Genève / Peter Kenny

Le nombre de personnes victimes du manque d'eau devrait connaître une forte hausse, aggravée par la poussée démographique et la diminution des ressources disponibles, a déclaré, mardi, le Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), à l'occasion de la publication d'un nouveau rapport.

Selon les chiffres cités dans le rapport intitulé "L'état des services climatiques 2021 : l'eau", quelque 3,6 milliards de personnes ont souffert d'un manque d'accès à l'eau au moins un mois par an en 2018. Ce chiffre devrait passer à plus de 5 milliards à l'horizon 2050.

"Le manque d'eau continue d'être une cause majeure de préoccupation pour de nombreuses nations, en particulier en Afrique. Plus de deux milliards de personnes vivent dans des pays soumis à un stress hydrique et souffrent d'un manque d'accès à l'eau potable et à un système d'assainissement", a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas, lors d'une conférence de presse.

Il a, à cette occasion, souligné que les problèmes liés à l'eau ont gagné en fréquence au cours des 20 dernières années, déclarant : "Nous devons prendre conscience de la crise de l'eau qui s'annonce".

"La hausse des températures entraîne des bouleversements au niveau des précipitations, tant à l'échelle mondiale que régionale, ce qui a pour effet de modifier les cycles des pluies et les saisons agricoles, avec un impact majeur sur la sécurité alimentaire, la santé et le bien-être des populations", a précisé Taalas.

Selon lui, la crise de l'eau illustre la nécessité de prendre des mesures urgentes pour améliorer la gestion concertée des ressources, ainsi que les politiques intégrées en matière d'eau et de climat, de même que le besoin d'investir davantage dans ce bien si précieux.


- Inondations catastrophiques


"Nous avons assisté l'année dernière à une succession de phénomènes extrêmes liés à l'eau. Dans toute l'Asie, des pluies torrentielles ont provoqué de graves inondations au Japon, en Chine, en Indonésie, au Népal, au Pakistan et en Inde", a déclaré Taalas.

Et d'ajouter : "Des millions de personnes ont été déplacées et des centaines ont trouvé la mort. Mais ce n'est pas seulement dans les pays en développement que les inondations ont entraîné des perturbations majeures. En Europe, les inondations catastrophiques ont fait des centaines de victimes et provoqué des dégâts considérables".

Le Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale a qualifié de "grande nouvelle" l'annonce, faite plus tôt dans la journée de mardi, de l'attribution du prix Nobel de physique aux scientifiques Syukuro Manabe, américano-japonais, Klaus Hasselmann, allemand, et Giorgio Parisi, italien, pour "la modélisation physique du climat de la Terre et pour avoir quantifié la variabilité et prédit de façon fiable le réchauffement climatique".

"La dernière fois que le prix Nobel a été attribué à la climatologie, c'est le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) qui en a été le lauréat (en 2007), ce qui prouve une fois de plus que la climatologie est un domaine hautement apprécié", a déclaré le Secrétaire général de l'OMM.

L'annonce a été faite avant le sommet sur le climat COP26 qui se tiendra du 1er au 12 novembre à Glasgow, où le réchauffement de la planète occupera une place importante dans l'ordre du jour.

"L'une des questions clés de la COP26 est de relever nos ambitions en matière d'atténuation du changement climatique. C'est, bien sûr, le premier point. Mais nous devons également prêter attention à l'adaptation au climat. Puisque la tendance négative des phénomènes météorologiques va se poursuivre au cours des prochaines décennies", a conclu Taalas.

Les catastrophes liées aux inondations ont augmenté de 134 % depuis 2000 par rapport aux deux décennies précédentes, selon le rapport de l’OMM, qui ajoute que la plupart des décès et des préjudices économiques liés aux inondations ont été enregistrés en Asie, où les systèmes d'alerte précoce pour les inondations fluviales doivent être renforcés.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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