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Le Royaume-Uni interdit le groupe Palestine Action après le rejet du recours en justice

– À partir de samedi, adhérer ou manifester son soutien à Palestine Action deviendra un délit passible de prison au Royaume-Uni

Aysu Biçer  | 04.07.2025 - Mıse À Jour : 05.07.2025
Le Royaume-Uni interdit le groupe Palestine Action après le rejet du recours en justice

Greater London

AA / Londres / Aysu Bicer

Le gouvernement britannique va officiellement classer le groupe de protestation non violent Palestine Action comme organisation terroriste, après l’échec vendredi d’un recours en justice de dernière minute visant à suspendre cette décision.

Dès samedi, toute appartenance ou soutien public à Palestine Action sera considéré comme une infraction pénale.

Le groupe, connu pour ses actions directes contre les usines d’armement israéliennes et leurs chaînes d’approvisionnement au Royaume-Uni, devient ainsi la première organisation militante interdite en vertu de la loi antiterroriste britannique.

Les avocats de Huda Ammori, cofondatrice de Palestine Action, avaient tenté d’empêcher l’entrée en vigueur de cette interdiction, demandant un sursis avant l’examen judiciaire prévu.

Mais, à l’issue d’une audience vendredi, le juge Martin Chamberlain de la Haute Cour a rejeté cette demande.

« C’est la première fois dans notre histoire qu’un groupe de désobéissance civile prônant des actions non violentes est qualifié de terroriste », a plaidé l’avocat Raza Husain KC, représentant Huda Ammori.

Il a rappelé que sa cliente s’inscrit dans la tradition britannique de protestations pacifiques, « des suffragettes aux militants anti-apartheid, en passant par les opposants à la guerre en Irak ».

Des experts de l’ONU, des organisations de défense des libertés, des personnalités du monde culturel et des centaines de juristes ont dénoncé cette interdiction, la qualifiant de mesure liberticide.

Ils estiment que cette décision crée un précédent dangereux en assimilant la protestation à du terrorisme.

Dans un communiqué, Palestine Action a dénoncé « un cauchemar dystopique qui criminalise des milliers de personnes en une nuit » et dit vouloir faire appel en urgence.

Une nouvelle audience est prévue le 21 juillet, lors de laquelle le groupe demandera l’autorisation d’un réexamen judiciaire pour tenter de faire annuler la mesure.

Si ce recours échoue, toute adhésion ou appel au soutien pour le groupe militant contre le génocide israélien à Gaza pourrait entraîner jusqu’à 14 ans de prison.


* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba

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