Le Qatar insiste sur l'importance d'un accord entre Washington et Téhéran
- Le ministre des Affaires étrangères a insisté sur le fait que l'Iran est « un voisin important et qu'il est crucial de maintenir de bonnes relations avec lui » pour garantir la stabilité de toute la région.

Istanbul
AA/İstanbul/İbrahim Khazen
Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Sheikh Mohammed ben Abdulrahman Al Thani, a souligné samedi l'importance d'un accord entre les États-Unis et l'Iran.
Lors d'une interview accordée au journaliste américain Tucker Carlson, il a affirmé : « Il est crucial de parvenir à un accord entre les États-Unis et l'Iran », selon les informations rapportées par la chaîne qatarienne Al Jazeera.
Cette déclaration intervient après que le président américain Donald Trump a exprimé, vendredi, son souhait de parvenir à un « accord de paix » avec l'Iran.
Le ministre des Affaires étrangères du Qatar a précisé que chaque pays du Moyen-Orient « craint une frappe contre les sites nucléaires iraniens ».
Il a insisté sur le fait que l'Iran est « un voisin important et qu'il est crucial de maintenir de bonnes relations avec lui » pour assurer la stabilité de toute la région.
Dans ce contexte, Sheikh Mohammed ben Abdulrahman a également évoqué l’évolution des relations entre les pays du Conseil de coopération du Golfe et l'Iran, soulignant un « développement remarquable » ces dernières années, même en présence de divergences concernant certaines politiques extérieures de Téhéran, qui n'affectent pas les relations bilatérales avec les pays du Golfe.
Vendredi, Donald Trump a évoqué la possibilité d'un accord avec Téhéran, sans en préciser les contours. Cependant, lors d'une conférence de presse, il a exprimé l'espoir de parvenir à un « accord de paix ».
En revanche, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi, a déclaré, en marge d'une réunion de l'Organisation de la coopération islamique à Jeddah, que «tant que la politique de pression maximale et de menaces américaines persistera, l'Iran ne s'engagera pas dans des négociations directes avec les États-Unis ».
** Cessez-le-feu à Gaza
Concernant le rôle joué par Doha dans les négociations pour un cessez-le-feu à Gaza, Sheikh Mohammed ben Abdulrahman Al Thani a rappelé que l'émir du Qatar, Sheikh Tamim ben Hamad Al Thani, avait toujours insisté sur le fait que « tant que le pays pouvait sauver une vie, cela en valait la peine ».
Le ministre qatari a souligné que son pays avait subi « une attaque massive » au cours des 15 derniers mois, période durant laquelle s'est déroulée la guerre à Gaza.
Il a expliqué : « Nous avons été attaqués de manière incroyable durant ces 15 mois de guerre contre Gaza, une situation que personne ne pourrait supporter. »
Il a ajouté : « Mais nous avons travaillé sans relâche pour parvenir à cet accord. Et au moment où nous l'avons annoncé, nous avons vu des célébrations dans les rues, tant à Gaza qu'en Israël. Ce moment nous a fait oublier tout le reste. »
À ce sujet, le Premier ministre du Qatar a précisé que l'accord de cessez-le-feu à Gaza n'avait pas été conclu uniquement par le Qatar ou les États-Unis, mais grâce aux efforts conjoints des deux parties, agissant comme une « seule équipe ».
Il a également salué le travail de l'envoyé spécial de Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, soulignant qu'il « avait fait pression quand il le fallait » et qu'il avait réalisé un excellent travail en partenariat, ce qui a permis d'aboutir à cet accord.
Début mars 2025, a pris fin la première phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, d'une durée de 42 jours. Cependant, Israël a refusé d'entrer dans la seconde phase, qui devait aboutir à la fin de la guerre.
L'accord de cessez-le-feu à Gaza est entré en vigueur le 19 janvier 2025 entre le mouvement Hamas et Israël, avec une médiation impliquant le Qatar, l'Égypte et les États-Unis.
*Traduit de l'arabe par Sanaa Amir