AA/Istanbul/Rania Abu Shamala

Le Qatar et l’Égypte ont réaffirmé, vendredi, leur engagement à poursuivre les efforts de médiation intensifs en vue d’un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, selon un communiqué du ministère qatari des Affaires étrangères.

Dans une déclaration conjointe, les deux pays ont souligné « la poursuite de leurs efforts intensifs sur le dossier de médiation à Gaza, dans le but de parvenir à un accord mettant fin à la guerre, d’atténuer les souffrances humanitaires dans l’enclave, d’assurer la protection des civils et de garantir l’échange des otages et des détenus ».

La déclaration fait état de « certains progrès » enregistrés lors du dernier cycle de négociations intensives, qui a duré trois semaines.

Le Qatar et l’Égypte estiment que la pause actuelle dans les discussions, engagée pour des consultations, constitue « une étape naturelle dans le processus de négociation, compte tenu de la complexité des enjeux ».

Les deux médiateurs ont également appelé les différentes parties ainsi que les médias à ne pas se laisser influencer par les « fuites » relayées par certains organes de presse.

« Ces fuites ne reflètent pas la réalité des négociations et proviennent de sources non informées de l’état réel des discussions », ont-ils précisé.

Doha et Le Caire ont exhorté les médias internationaux à faire preuve de responsabilité et à respecter l’éthique journalistique, en mettant l’accent sur les souffrances humanitaires sans précédent à Gaza, plutôt qu’à saper les efforts diplomatiques en cours.

Le Qatar et l’Égypte ont réitéré, en partenariat avec les États-Unis, leur engagement commun à poursuivre les négociations jusqu’à l’obtention d’un accord global de cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Les pourparlers, qui se tenaient à Doha, ont été suspendus après que les États-Unis et Israël ont rappelé leurs équipes pour consultations jeudi, en réaction à la dernière réponse du Hamas.

« Nous avons décidé de rappeler notre équipe de Doha pour consultations après la dernière réponse du Hamas, qui démontre clairement un manque de volonté de parvenir à un cessez-le-feu », a déclaré l’envoyé américain Steve Witkoff. « Nous allons désormais envisager d’autres options pour obtenir la libération des otages et tenter de créer un environnement plus stable pour la population de Gaza. »

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a également affirmé que « le Hamas reste l’obstacle à tout accord de libération des otages ».

Le mouvement palestinien a rejeté ces accusations.

Selon les autorités israéliennes, sur les quelque 250 otages capturés par le Hamas, 50 seraient encore détenus dans la bande de Gaza, dont une vingtaine présumée en vie.

Parallèlement, plus de 10.000 Palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes, où ils subissent tortures, privations alimentaires et négligence médicale, ayant entraîné la mort de plusieurs d’entre eux, selon des sources palestiniennes et israéliennes.

Depuis octobre 2023, l’offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza a tué plus de 59.700 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants. L’attaque a ravagé l’enclave, provoqué l’effondrement du système de santé et engendré une famine de masse.

Traduit de l'anglais par Sanaa Amir