AA / Mexico / Jorge Antonio Rocha

Le Pérou a annoncé jeudi la rupture de ses relations diplomatiques avec le Mexique, après que la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a confirmé l’octroi de l’asile politique à Betssy Chávez, ancienne Première ministre du gouvernement de Pedro Castillo.

Cette décision intervient peu après que le Congrès péruvien a déclaré Sheinbaum persona non grata, accusant le Mexique d’« ingérence » dans les affaires intérieures du pays.

Le gouvernement péruvien, dirigé par le ministre des Affaires étrangères Hugo de Zela, a dénoncé un acte « inacceptable » et annoncé la fin des relations diplomatiques entre Lima et Mexico.

Les tensions entre les deux pays ne sont pas nouvelles. Depuis la destitution et l’arrestation de l’ancien président Pedro Castillo en décembre 2022, le Mexique a exprimé à plusieurs reprises son soutien à l’ex-dirigeant, provoquant la colère de Lima.

Castillo avait tenté un auto-coup d’État, en annonçant la dissolution du Parlement et la formation d’un « gouvernement d’urgence », quelques heures avant un vote de destitution. Après son arrestation, le Mexique avait accordé l’asile à son épouse et à ses enfants, ce qui avait conduit le Pérou à expulser l’ambassadeur mexicain.

Betssy Chávez, actuellement réfugiée dans la résidence de l’ambassade du Mexique à Lima, a été reconnue par les autorités mexicaines comme une personne persécutée politiquement, statut protégé par le droit international.

« Nous avons décidé d’accorder l’asile à Chávez, qui affirme avoir été victime de violations de ses droits procéduraux et de persécution politique », a déclaré la présidente Sheinbaum lors d’une conférence de presse.

Lors du même point de presse, la sous-secrétaire aux Affaires latino-américaines et caribéennes, Raquel Serur Smeke, a défendu le principe de l’asile comme l’une des “traditions les plus nobles du Mexique”, rappelant que le pays avait déjà accueilli des figures historiques comme José Marti, Léon Trotski, Rigoberta Menchu et Evo Morales.

« Toute personne étrangère dont la vie, l’intégrité ou la liberté est menacée en raison de ses idées ou de ses activités politiques peut demander l’asile politique au Mexique », a-t-elle ajouté.

*Traduit de l'anglais par Wafae El Baghouani