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Le Président pakistanais relève l'importance de la paix avec l'Inde pour la prospérité de la région

- Le Président pakistanais, Arif Alvi, commentait au micro de l’agence Anadolu (AA), la crise du Cachemire et les relations bilatérales entre la Turquie et le Pakistan.

Behlül Çetinkaya, Mehmet Öztürk, Ayşe Betül Gedikoğlu  | 17.09.2019 - Mıse À Jour : 26.09.2019
Le Président pakistanais relève l'importance de la paix avec l'Inde pour la prospérité de la région ( Muhammed Semih Uğurlu - Anadolu Ajansı )

İslamabad

AA - Islamabad

"Aujourd’hui, il y a une tentative de faire de 4 millions de musulmans au Cachemire et à Assam, des apatrides", c’est avec ces mots que le Président pakistanais, Arif Alvi, a exprimé la situation au Cachemire.

Alvi commentait au micro de l’agence Anadolu (AA), la crise du Cachemire, la proposition du premier-ministre malaisien, Mahathir Mohamad, pour une coopération Pakistan-Malaisie-Turquie, et les relations bilatérales entre la Turquie et le Pakistan.

- Quel est l’objectif dissimulé derrière la décision de l’Inde de révoquer le statut spécial de Jammu-et-Cachemire?Si l’Inde n’est pas prête à appliquer les décisions du Conseil de Sécurité des Nations-Unis pour résoudre ce problème qui perdure depuis de longues années, quelles sont les méthodes auxquelles il pourrait y avoir recourt ?

"Tout d’abord, j’aimerais remercier le gouvernement et le peuple de la République de Turquie pour s’être placés aux côtés du Pakistan lorsqu’il en a eu besoin et pour avoir agi courageusement concernant la question du Cachemire en rappelant les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le premier-ministre indien, Jawaharlal Nehru, s’était rendu auprès de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) pour résoudre le problème du Cachemire et avait promis l’application du plébiscite visant à donner le droit à l’autodétermination à la population du Cachemire jusque dans les années 1960. Il a par la suite oublié ses promesses et a refusé ces discussions à l’occasion de tous les forums internationaux.

Aujourd’hui, l’Inde considère le mouvement de liberté de la population du Cachemire comme des actions terroristes. L’Inde tente de proclamer cette lutte de liberté, également reconnue comme telle par l’ONU, comme un mouvement terroriste. Malgré cela, depuis l’Accord de Simla datant de 1972, l’Inde n’a réalisé aucune réunion ayant pour sujet le Cachemire et aujourd’hui ils revendiquent que le Cachemire est un morceau indissociable de l’Inde.

Un autre sujet qui m’inquiète est la proximité du gouvernement indien de Narendra Modi à la philosophie de l’Organisation des Volontaires d’Inde, ayant une vision proche de celle d’Hitler, reposant sur le nettoyage ethnique et sur le contrôle des minorités et l’application de pression sur elles. Aujourd’hui, il y a une tentative de faire de 4 millions de musulmans au Cachemire et à Assam, des apatrides.

Je tiens à remercier une nouvelle fois le gouvernement turc et le Président turc, Recep Tayyip Erdogan. Lors de la crise survenue consécutivement à l’attentat de Pulwama et lors de l’attaque de l’Inde, Erdogan m’a appelé et m’a affirmé reconnaitre la position du Pakistan, j’en suis reconnaissant."

- Après 71 ans écoulés, pourquoi l’ONU et les grands pays ne se préoccupent-ils pas à résoudre le problème du Cachemire? Si l’Inde ne revient pas sur sa dernière décision, estimez-vous que le Pakistan et l’Inde pourraient entrer en guerre ?

"La crise du Cachemire a dernièrement été discuté en 1965 à l’ONU. J’estime que Modi a apporté cette crise à un niveau où tous les pays du monde pourraient réagir. Hier, c’était le 45è jour de l’isolation appliquée à la région, personne n’est au courant de ce qu’il se passe dans la région. Arrivez-vous à vous imaginer comment les gens peuvent vivent dans un tel milieu ? 8 millions de personnes vivent une vie de prison où un couvre-feu a été instauré. L’Inde est prise dans une pensée erronée selon laquelle, elle estime qu’elle peut appliquer de la pression sur la population du Cachemire. Personne ne peut appliquer de la pression sur le peuple du Cachemire. J’estime que, tôt ou tard, un plébiscite sera appliqué au Cachemire.

Le Pakistan est à la recherche de la paix. Comme vous le savez, le premier-ministre pakistanais, Imran Khan, a proposé plusieurs rencontre avec l’Inde depuis qu’il a pris ses fonctions. A chaque reprise, l’Inde a refusé et cette situation, a crée de notre côté, une image selon laquelle l’Inde considère nos invitations comme une faiblesse. C’est pas parce que nous sommes faible que nous voulons la paix, c’est parce que nous estimons que la paix entre l’Inde et le Pakistan amènera la prospérité. L’Inde est face à une sérieuse pauvreté. Si la paix est établie, l’Inde pourra utiliser son argent pour son peuple. Cependant, elle préfère avoir une approche hostile face à ses voisins, dont le Pakistan. C’est une situation déplorable."

- Les musulmans ne veulent pas de guerres, mais si on y est forcés, nous ne ferons pas marche arrière ». Avec ces mots prononcés dans une précédente déclaration, vouliez vous dire que le Pakistan ne sera pas la partie qui fera commencer une guerre avec l’Inde ?

"Comme le disait notre prophète, les musulmans ne veulent pas la guerre mais s'ils y sont forcés, ils la feront sous l’ordre de dieu, ceci est le Djihad. Premièrement nous ne voulons pas la guerre. Deuxièmement, nous sommes des pays disposant de la force nucléaire. Le doigt du régime fasciste de Modi est placé sur le bouton de la bombe nucléaire et ils ont très tendus. En février, le Pakistan a abattu un avion leur appartenant, eux ont abattu leur propre hélicoptère par erreur. Ceci montre que le doigt posé sur le bouton (de la bombe nucléaire) est très dangereux car l’Inde est un pays qui agit de manière irresponsable. De l’autre côté, le Pakistan est aussi une force nucléaire. C’est pourquoi la paix dans la région est très importante. Par ailleurs, le Pakistan est un pays responsable. Une fois leur avion abattu, nous avons renvoyé le pilote dans son pays.

Nous voulons la paix mais si l’Inde nous attaque, nous répliquerons. Je pense que l’Inde n’imagine même pas comment les personnes croyantes peuvent résister aux attaques tourner contre leurs territoires."

- Le mois dernier, le Premier-ministre malaisien, Mahathir Mohamad, a lancé une initiative appelant la Turquie, la Malaisie et le Pakistan à une coopération pour unir le monde musulman. En tant que Président pakistanais, quel est le rôle que vous pouvez entreprendre pour la réalisation de cette initiative ?

"C’était très important. Avant notre dernière rencontre, moi-même et Imran Khan avions rencontré le Président Erdogan en 2011 et 2012. Erdogan est un leader visionnaire. De la même manière, Imran Khan et Mahathir Mohamad sont des leaders visionnaires. Ces trois pays ont des populations très peuplées, sont de grandes démocraties.

J’estime que la coopération de ces trois pays est importante pour les sujets économiques. La Turquie joue un rôle clé dans les évènements qui surviennent dans le Moyen-Orient. Elle essaie d’établir la paix à la frontière syrienne. Lorsque la paix arrivera, il va y avoir une nouvelle reconstruction dans le Moyen-Orient et en Afghanistan. C’est pourquoi j’estime que la Turquie, le Pakistan et la Malaisie pourraient avoir un rôle important, non seulement pour la paix, mais aussi pour le développement dans le monde musulman."

- Comment estimez-vous les relations futures entre la Turquie et le Pakistan? Quelles sont les domaines dans lesquelles vous considérez que les relations bilatérales doivent être renforcées?

"J’estime que les relations entre le Pakistan et la Turquie sont exemplaires . Les relations étroites entre les deux pays existent depuis le mouvement Califat. Je me souviens que mon père, décédé en 1980, me racontait le mouvement Califat avec passion. Il y avait aussi joué un rôle. Je pense que notre amitié sans pareille date de ce moment là. Il s’agit d’une amitié au delà des gouvernements. Il faut faire par aux générations futures de ces liens.

Il peut y avoir une bonne initiative économique entre le Pakistan et la Turquie et un échange culturel entre les populations des deux pays dans l’avenir. Il peut y avoir une bonne coopération dans le domaine de la Défense également. Nous pouvons coopérer dans la construction d’avions et dans l’infrastructure. Nous devons vivre, penser et travailler ensemble."

- Le peuple turc est ravi du soutien apporté par le Pakistan à la lutte mener contre l’organisation terroriste FETO. En ce sens, estimez-vous que la menace FETO est réellement perçue dans la communauté internationale?

"J’estime que cette affaire est bien comprise à l’échelle internationale. Je pense que nous nous sommes placés aux côtés de la Turquie. Dès que nous avons pris connaissance de la situation, nous avons tout de suite lancés des initiatives. Lors de ma visite en Turquie pour l’inauguration de l’Aéroport Istanbul, Erdogan m’a fait une demande privée pour accélérer les procès de ces terroristes au Pakistan. Nous avons continué, nous avons accéléré les procès et avons transféré le contrôle de toutes ces écoles à la fondation Maarif. Je pense que cette affaire est dirigée de manière intelligente par la Turquie."

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