AA / Istanbul / Mevlut Ozkan

Le Premier ministre somalien a rejeté mercredi les propos désobligeants du président américain Donald Trump visant la Somalie et les immigrés somaliens aux États-Unis, selon des médias locaux.

Lors d’un sommet sur l’innovation, Hamza Abdi Barre a estimé que Trump tient « des propos négatifs sur de nombreux pays » et qu’il vaut mieux « ne pas répondre et simplement passer à autre chose », rapporte le site Raxanreeb.

Lors d’une réunion de son cabinet, Trump avait affirmé : « Les Somaliens ont escroqué cet État de milliards de dollars, des milliards chaque année. Et ils ne contribuent en rien », en référence au Minnesota, où vit une importante communauté somalo-américaine.

« Je ne veux pas d'eux dans notre pays. Leur pays n'est pas bon pour une raison. Leur pays est pourri, et nous ne voulons pas d'eux dans notre pays. Je pourrais dire la même chose d'autres pays... Nous ne voulons pas d'eux », a-t-il ajouté.

Trump a poursuivi : « On peut aller dans un sens ou dans l’autre, et nous irons dans le mauvais sens si nous continuons à faire entrer des déchets dans notre pays. »

Depuis sa campagne victorieuse de 2016, Trump multiplie ce type d’attaques contre les immigrés, notamment ceux de certains pays qu’il associe souvent à la criminalité.

Le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, a salué la contribution des Somaliens, accusant Trump de « diaboliser tout un groupe venu ici pour fuir la guerre civile et qui a bâti une communauté dynamique, rendant le Minnesota et le pays meilleurs ».

Ali Omar, ministre d’État somalien aux Affaires étrangères, a déclaré mardi qu’il est devenu « trop facile » pour certains d’utiliser la Somalie comme « bouc émissaire ou diversion face à leurs propres échecs ».

« Ce récit est non seulement faux, mais il insulte notre résilience et nos sacrifices », a-t-il ajouté, appelant les Somaliens à « rester unis, protéger leur dignité et montrer au monde que nous ne sommes le pion de personne ».

*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir