Le Premier ministre israélien exclut un accord global sur les otages lors de sa visite aux États-Unis
– Benyamin Netanyahu affirme devant les familles qu’aucun accord complet n’est possible pour le moment

Palestinian Territory
AA / Jérusalem – Istanbul / Abdel Raouf Arnaout et Mohammad Sio
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a déclaré qu’un accord global avec les factions palestiniennes à Gaza, incluant la libération de l’ensemble des otages israéliens, n’était actuellement pas envisageable.
Cette déclaration a été faite lors d’une rencontre avec les familles des otages israéliens détenus par des groupes palestiniens à Gaza, en marge de sa visite à Washington.
« Un accord complet pour libérer tous les otages n’est pas réalisable à ce stade », a affirmé Netanyahu aux familles, selon le quotidien israélien Yedioth Ahronoth.
D’après le journal, le chef du gouvernement aurait tenté de convaincre les familles d’adhérer à l’idée d’un « accord partiel », en évoquant des plans confidentiels qu’il partagerait avec le président américain Donald Trump.
Jusqu’à présent, seuls deux accords de cessez-le-feu partiels ont été conclus entre Israël et le Hamas au cours des 20 derniers mois : l’un en novembre 2023, l’autre en janvier 2025. Tous deux incluaient des échanges limités de prisonniers.
Cependant, Netanyahu a rompu le dernier accord en date et a ordonné la reprise des frappes israéliennes meurtrières sur Gaza le 18 mars.
Des responsables de l’opposition israélienne accusent Netanyahu de privilégier des accords partiels afin de prolonger le conflit pour des intérêts politiques personnels et pour satisfaire l’aile ultranationaliste de son gouvernement.
Parallèlement, des négociations indirectes se poursuivent à Doha, au Qatar, entre Israël et le Hamas, dans le but de conclure un accord incluant un cessez-le-feu et un échange de prisonniers.
Selon Yedioth Ahronoth, la dernière proposition comprend un cessez-le-feu de 60 jours, au cours duquel le Hamas libérerait 10 otages vivants en deux étapes : huit le premier jour, puis deux autres au 50e jour. Le plan désigne Donald Trump comme garant de la fin du conflit dans les phases ultérieures.
« Pendant les 60 premiers jours, nous récupérerons 10 otages. Cela fait partie du processus. Ensuite, nous discuterons de la fin de la guerre. Il faut faire preuve de patience », a déclaré Netanyahu.
Les familles des otages, de leur côté, continuent de réclamer un accord global pour le retour de tous les captifs israéliens, qu’ils soient vivants ou morts.
D’après les estimations israéliennes, 50 otages se trouveraient encore à Gaza, dont 20 seraient toujours en vie. En parallèle, plus de 10 800 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes, où ils subiraient des actes de torture, des privations de nourriture et un manque de soins médicaux ayant entraîné plusieurs décès, selon des ONG israéliennes et palestiniennes ainsi que des médias locaux.
À l’issue de leur rencontre avec l’administration Trump à la Maison-Blanche mercredi soir, les familles ont salué l’engagement américain en faveur du retour de tous les otages. Dans un communiqué, elles ont qualifié la perte d’une telle opportunité d’« échec politique et moral majeur ».
En effet, Netanyahu devrait conclure sa visite aux États-Unis vendredi et rentrer en Israël samedi.
Depuis octobre 2023, l’armée israélienne a tué près de 57 800 Palestiniens à Gaza, en majorité des femmes et des enfants. Les bombardements intensifs ont ravagé l’enclave, provoqué de graves pénuries alimentaires et favorisé la propagation de maladies.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt à l’encontre de Netanyahu et de son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Par ailleurs, Israël est également visé par une plainte pour génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ) dans le cadre de sa guerre contre la bande de Gaza.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba
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