AA / Istanbul/ Iyad Nabolsi

Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, a affirmé, mercredi, que son pays rejetait toute tentative de déplacer le peuple palestinien de sa terre.

C'est ce qui ressort de la rencontre entre Bin Zayed et le Secrétaire d'Etat américain Marco Rubio à Abu Dhabi, selon l'agence de presse officielle des Emirats « WAM ».

L’agence a rapporté que les deux parties ont discuté « des relations de travail et de coopération entre les deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines, de manière à atteindre leurs intérêts réciproques ».

La réunion a porté sur « un certain nombre de questions d’ordre régional et international, ainsi que sur l'évolution de la situation au Moyen-Orient, notamment dans les territoires palestiniens occupés ».

Elle a également porté sur « les efforts déployés pour résoudre la crise dans la Bande de Gaza et ses répercussions sur la paix, la stabilité et la sécurité régionales », rapporte encore l'agence.

Le génocide commis par Israël à Gaza entre le 7 octobre 2023 et le 19 janvier 2025, avec le soutien des États-Unis, a fait plus de 160 000 victimes palestiniennes (morts et blessés), pour la plupart des enfants et des femmes, ainsi que plus de 14 000 disparus, dans un contexte de destructions massives.

Bin Zayed a réaffirmé « la position claire des Émirats arabes unis qui rejettent toutes les tentatives visant à déplacer le peuple palestinien de sa terre ».

Le président américain Donald Trump promeut, depuis le 25 janvier, un plan visant à déplacer les Palestiniens de Gaza vers des pays voisins tels que l'Égypte et la Jordanie ; un plan rejeté par les deux pays ainsi que par d'autres pays arabes et des organisations régionales et internationales.

L'Égypte, en coordination avec la Palestine et d'autres pays arabes, s'efforce de formuler et de proposer un plan arabe global pour reconstruire Gaza sans en déplacer les Palestiniens, de peur que la cause palestinienne ne soit liquidée.

Bin Zayed a souligné « la nécessité de lier le processus de reconstruction de Gaza à une voie menant à une paix globale et durable basée sur la ‘solution à deux États’ (palestinien et israélien) comme moyen de parvenir à la stabilité dans la région ».

Il a souligné « l'importance d’œuvrer à éviter que le conflit ne s'étende dans la région d'une manière qui menace la paix régionale ».

Les Émirats arabes unis participent, demain jeudi à Riyad, à une réunion arabe à cinq, à laquelle prendront également part l'Arabie saoudite, l'Égypte, la Jordanie et le Qatar, avant qu'un sommet arabe d'urgence ne se tienne au Caire le 4 mars.

La réunion et le sommet devraient discuter de la situation en Palestine, en particulier de l'avenir de la Bande de Gaza.

Assiégée depuis 18 ans, la Bande de Gaza a été transformée par Israël a en la plus grande prison du monde, tandis que la guerre génocidaire israélienne a forcé plus de deux millions de ses habitants, (quelque 2,4 millions de Palestiniens), à fuir dans des conditions tragiques, en raison d'une grave pénurie délibérée de nourriture, d'eau et de médicaments.

Le 21 novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré deux mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et de l'ancien ministre de la défense, Yoav Galant, accusés d'avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité à l'encontre des Palestiniens de la Bande de Gaza.

Israël occupe depuis des décennies des terres palestiniennes, syriennes et libanaises, et refuse de s'en retirer et de créer un État palestinien indépendant, avec Jérusalem-Est pour capitale, dans les limites des frontières antérieures à la guerre de 1967.

*Traduit de I'Arabe par Mourad Belhaj