Le PM du Bangladesh propose la création de «zones sûres» à Arakan pour protéger les Rohingyas
- C’est l'une des cinq propositions soumises par Sheikh Hasina aux Nations Unies pour assurer une solution durable et à long terme à la crise des Rohingyas.

New York
AA / New York / Mohammed Tarek
Le Premier ministre du Bangladesh Sheikh Hasina a proposé la création de «zones sûres» au Myanmar sous la supervision de l'Organisation des Nations Unies (ONU) pour protéger les musulmans Rohingyas des crimes de nettoyage ethnique commis par l’armée et les forces sécurité birmanes.
La dirigeante bangladaise a émis cette proposition depuis la tribune de l’ONU, lors d’un discours prononcé jeudi à la 72ème session de à l'Assemblée générale de l’organisation.
Sheikh Hasina a en somme formulé cinq propositions pour «assurer une solution durable à la crise des Rohingyas et atteindre la paix et la stabilité dans l'état de Rakhine (Arakan) dans l'ouest du Myanmar».
La première proposition consiste en l’arrêt inconditionnel et immédiat de la violence et du nettoyage ethnique perpétrés par le Myanmar dans l'État d’Arakan.
«Deuxièmement, le Secrétaire général des Nations Unies (Antonio Guterres) devrait immédiatement envoyer une mission d'enquête au Myanmar», a ajouté Sheikh Hasina.
Sa troisième proposition est la protection de tous les civils, indépendamment de la religion ou de la race, à travers des zones sûres dans le pays établies sous les auspices des Nations Unies.
La dirigeante du Bangladesh a également réclamé un retour sûr et durable de tous les Rohingyas déplacés de force au Bangladesh dans leurs maisons.
Enfin, elle a appelé à la mise en œuvre immédiate et inconditionnelle des recommandations de l'ancien Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan.
En août dernier, Annan, président du comité consultatif de l’Etat d'Arakan, a remis au gouvernement du Myanmar un rapport final sur les enquêtes sur la violence contre les musulmans Rohingyas.
La Première ministre du Bangladesh a évoqué les efforts de son pays qui « accueille désormais plus de 800 mille réfugiés Rohingyas déplacés de force du Myanmar ». « Selon les estimations de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), plus de 330 mille personnes sont entrées au Bangladesh au cours des trois dernières semaines », a-t-elle noté.
«Nous sommes consternés de voir les autorités de Myanmar planter des mines terrestres le long de leurs frontières pour les empêcher les Rohingyas de retourner dans le pays », a-t-elle fustigé, tout en insistant sur le droit des déplacés Ronhingyas à un retour sûr et digne à leur patrie.
Depuis le 25 août, le gouvernement du Myanmar empêche les organisations internationales d'entrer dans l’Etat d'Arakan sous prétexte de «menaces à la sécurité». Dans ce territoire coupé du monde, l’armée birmane est en train, depuis bientôt un mois, de commettre un génocide contre les musulmans Rohingyas, tuant et blessant des milliers d’entre eux, selon des activistes Rohingyas.
Depuis cette date, quelque 421 mille musulmans originaires d’Arakan, ont fui vers le Bangladesh voisin, selon les dernières données onusiennes.
Le gouvernement du Myanmar considère les musulmans Rohingyas comme des «immigrants clandestins du Bangladesh». Les Nations Unies le classent comme «la minorité religieuse la plus persécutée au monde».