Le PKK et la France, une longue histoire de connivence
- Depuis des décennies, la France appuie et soutient politiquement le PKK malgré sa reconnaissance en tant qu’organisation terroriste par le conseil de l’Union Européenne depuis 2001.

Ankara
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
Si les ambassadeurs de France et d’Allemagne en Türkiye ont été convoqués par Ankara pour s’expliquer sur les récentes processions et défilés du PKK dans leurs pays, comme l’a annoncé dès mardi le ministre des affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, la problématique liée au groupuscule est bien plus profonde.
Depuis des décennies, la France appuie et soutient politiquement le PKK malgré sa reconnaissance en tant qu’organisation terroriste par le conseil de l’Union Européenne depuis 2001.
Devenu très visible sous François Mitterrand, à travers le soutien affiché, de son épouse Danielle Mitterrand au groupuscule, l’appui de la France est resté constant par plusieurs biais.
Si durant les mandats des présidents de droite Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, cette carte blanche a été moins appuyée, il n’en demeure pas moins qu’au sein de la gauche et de l’extrême-gauche française, le PKK bénéficie d’un véritable relai idéologique.
François Hollande a même reçu de prétendus chefs d’organisation du PKK en 2015 à l’Elysée avant qu’Emmanuel Macron ne lui emboîte le pas dès 2019, avec la réception, au palais présidentiel d’une de leurs filiales des FDS (Force démocratiques syriennes).
Du côté syrien, l’actuel chef de l’Etat français soutient ardemment les YPG, (branche syrienne du PKK), pour avoir combattu Daech alors même qu’elle constitue elle-même une faction terroriste hors de contrôle.
Le soutien le plus actif reste néanmoins celui de l’extrême-gauche notamment par la voix de Jean-Luc Mélenchon qui a participé à plusieurs événements liés aux PKK.
"La place de la France est avec les Kurdes en Syrie. Gloire au Rojava socialiste, féministe, internationaliste et démocratique. Macron doit dire à Erdogan que si des militaires français se trouvent pris dans l’offensive turque, ils répliqueront", écrivait-il en 2019 sur les réseaux sociaux, dans un post illustré par une photo où il apparaît à la tribune d’un événement du PKK à Paris.
Ce soutien inconditionnel intervient malgré le fait qu’en 2021, neuf personnes liées au PKK ont été arrêtées pour des faits "d'association de malfaiteurs terroriste", de "financement terroriste" et "d'extorsion en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste".
"Emmanuel Macron normalise ses relations avec Recep Tayyip Erdogan sur le dos des Kurdes", écrivait en réaction Jean-Luc Mélenchon, faisant fi de la séparation des pouvoirs qui régit la législation française et enfonçant définitivement le clou de son soutien à une organisation terroriste.
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.