AA / Istanbul / Berk Kutay Gokmen

L'Assemblée nationale sud-coréenne, dominée par le Parti démocrate (PD), a adopté mardi un projet de loi visant à créer un tribunal spécial pour juger les affaires d'insurrection liées à la tentative avortée de l'ancien président sud-coréen Yoon Suk Yeol d'instaurer la loi martiale.

Les députés ont voté par 175 voix pour, deux contre et deux abstentions, malgré une forte opposition du principal parti d'opposition, le Parti du pouvoir populaire (PPP), anciennement dirigé par Yoon, selon l'agence de presse en Corée du Sud, Yonhap.

Le PD militait pour la création de ce tribunal spécial, dénonçant les retards et l'iniquité perçus dans les procès des personnes impliquées dans l'affaire de la loi martiale.

Le projet de loi prévoit la création d'au moins deux chambres spéciales, l'une au tribunal de district central de Séoul et l'autre à la Haute Cour de Séoul, pour traiter les affaires d'insurrection, de trahison et de rébellion.

Les députés du PPP ont mené une obstruction parlementaire pour tenter de bloquer le projet de loi, accusant le DP de vouloir composer des tribunaux avec des juges à sa solde et de chercher à contrôler le pouvoir judiciaire.

L'Assemblée nationale a abrogé la loi martiale décrétée par Yoon environ six heures après sa proclamation le 3 décembre de l'année précédente. Yoon a ensuite été destitué et suspendu le 14 décembre.

Arrêté et inculpé pour avoir mené une insurrection en janvier, il est devenu le premier président en exercice à être placé en détention. Libéré en mars, Yoon a été de nouveau arrêté en juillet et demeure incarcéré.

L'ancien président a été formellement démis de ses fonctions par la Cour constitutionnelle en avril.

*Traduit de l’anglais par Ayse Bashoruz