
Tunis
AA/Tunis/Nadia Chahed
Le Parlement albanais a donné jeudi l’ultime feu vert à l’accord migratoire avec l’Italie. Un accord qui permettra à Rome d'envoyer à Tirana les exilés secourus en mer Méditerranée par les garde-côtes italiens, ont rapporté des médias européens.
Deux centres seront construits d'ici le printemps prochain sur le sol albanais pour prendre en charge les demandeurs d'asile, précise le site « Infomigrants » soulignant que le vote du parlement albanais était la dernière étape pour rendre effectif l’accord entre Rome et Tirana.
Ainsi après le Sénat italien la semaine dernière, le Parlement albanais a donné jeudi 22 février l’ultime feu vert avec 77 voix pour, sur les 140, à l'accord visant à externaliser les demandes d’asile, indique la même source.
S'agissant des centres d'accueils qui seront gérés et financés par l'Italie, ils seront respectivement installés dans le port de Shëngjin (nord) pour le premier qui servira à l’enregistrement des demandeurs d’asile et à Gjader (nord), qui hébergera les migrants dans l’attente du traitement de leur dossier, indique le même média.
Les deux centres seront gérés par Rome sur le territoire d’un pays qui ne fait pas partie de l’Union européenne (UE), mais qui y aspire. Ils devraient ouvrir au printemps 2024. Leur coût est estimé entre 650 et 750 millions d'euros sur cinq ans, rapporte Infomigrants.
Le projet de loi a été vivement critiqué dans les deux pays, dès son annonce en fin d’année dernière. Pour l’opposition albanaise, l'accord constitue un renoncement à la souveraineté territoriale. La droite accuse aussi le gouvernement du socialiste Edi Rama de mettre en danger "la sécurité nationale", souligne la même source.
Le député italien et secrétaire du parti d’opposition Più Europa, Riccardo Magi, avait quant à lui fustigé "une sorte de Guantanamo italien, en dehors de toute norme internationale, en dehors de l’UE, sans la possibilité de contrôler la détention des personnes enfermées dans ces centres".