Le New York Times a révélé les massacres de civils par le Pentagone en Irak et en Syrie
- Au cours de la période de septembre 2014 à janvier 2018

Washington DC
AA / Washington
Des documents secrets du département américain de la Défense (Pentagone) obtenus par le "New York Times" ont révélé que "l'armée américaine a tué des milliers de civils en Irak et en Syrie", et a couvert une grande partie d'entre eux sans enquête adéquate.
En 2017, au titre du droit à l'information, le New York Times a commencé à publier des rapports confidentiels d'évaluation des victimes civiles et des poursuites intentées contre le Pentagone et le Commandement militaire central des États-Unis (CENTCOM).
Le journal, qui a écrit n'avoir reçu que 1311 rapports sur 2 866 rapports concernant les attaques en Syrie et en Irak au cours de la période de septembre 2014 à janvier 2018, a partagé les informations suivantes :
"Les propres évaluations confidentielles de l'armée sur plus de 1 300 rapports de victimes civiles obtenues par le New York Times révèlent l'utilisation hâtive et souvent imprécise de faux renseignements dans les frappes aériennes, entraînant la mort de milliers de civils, dont beaucoup d'enfants. Cela contraste fortement avec l'image de la guerre menée par les drones 'capables de tout voir' et les bombes de précision créées par le gouvernement américain."
- L'unité qui a commis l'attaque et examiné les victimes civiles est la même unité:
La plupart des milliers de rapports de victimes civiles reçus n'ont même pas été pris en compte, le journal a attiré l'attention sur les documents montrant que moins de 12% des rapports jugés "crédibles" par l'armée ont été conseillés pour des enquête complètes.
Soulignant que les victimes civiles ont fait l'objet d'une enquête par le commandement qui a ordonné l'attaque, le journal a noté que cette enquête était souvent basée sur des preuves fausses ou incomplètes, et que l'armée n'avait interrogé des témoins oculaires ou des survivants que pour deux attaques.
Le New York Times a révélé que l'écrasante majorité des rapports sur les victimes civiles étaient jugés peu fiables par l'armée, citant que "les civils n'étaient pas visibles sur les images aériennes prises après l'attaque".
Dans les documents examinés, le journal précise qu'aucune sanction disciplinaire n'a été prononcée pour les attaques en question et que très peu de familles ont été indemnisées.
- Les plus grandes pertes ont été causées suite à de faux renseignements:
Le New York Times, lors de ses visites sur plus de 100 sites d'attaques avec des victimes civiles et dans les documents qu'il a examinés, a découvert que la plupart des attaques avec de lourdes pertes civiles résultaient de faux renseignements.
Partageant l'information selon laquelle les rapports révélaient que des civils étaient mélangés à des membres de l'organisation terroriste Daesh, le journal a révélé que les matériaux visibles sur le terrain avaient été mal analysés par les équipes de renseignement, qui ont souvent examiné le champ de bataille à partir de milliers de kilomètres, via des images satellites et aériennes.
Le New York Times a rapporté que les villageois fuyant Daech à Raqqa étaient décrits comme des membres de Daech, l'usine de coton était codée comme une "usine explosive", alors que des dizaines de civils ont perdu la vie dans ces deux exemples.
Le journal a révélé qu'une maison où des agriculteurs et des ouvriers agricoles résidaient dans un village du nord de la Syrie a été signalée comme zone de déploiement de Daech et que plus de 120 civils ont été tués dans l'attaque, mais le Pentagone a rapporté que "85 membres de Daech ont été tués".
En avril 2016, l'armée américaine a annoncé avoir tué un membre connu de Daech, le citoyen australien Neil Prakash, lors d'une attaque contre une maison à l'est de Mossoul,mais le New York Times a déclaré que Parakash avait été arrêté des mois après l'attaque alors qu'il la traversée de la Syrie vers la Turquie et que 4 civils ont été tués dans l'attaque ce jour-là.
Il a également été révélé dans des documents publiés par le New York Times que lors d'une attaque à Mossoul en 2016, l'armée a ciblé un véhicule avec un missile à guidage non précis pour cacher des missiles à guidage de précision à utiliser dans d'autres attaques, et qu'au lieu de un véhicule, trois véhicules, dont des civils, ont été détruits.
* Traduit du turc par ümit Dönmez