AA / Istanbul / Beril Canakci et Asiye Latife Yilmaz

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a averti vendredi que les attaques continues d’Israël à Gaza et dans toute la Palestine risquent d’embraser toute la région si elles ne sont pas arrêtées.

S’exprimant lors d’une session extraordinaire du Parlement turc sur Gaza, Fidan a indiqué que « Israël commet un génocide à Gaza depuis deux ans, en ignorant les valeurs humanitaires fondamentales sous les yeux du monde ».

Il a ajouté que la Türkiye a interrompu tout commerce avec Israël, fermé son espace aérien aux avions israéliens et interdit aux navires turcs de se rendre dans les ports israéliens.

Fidan a également déclaré qu’Ankara s’oppose à toute proposition envisageant le déplacement des Palestiniens de Gaza, qualifiant de « invalide » tout plan de ce type.

« Les atrocités commises à Gaza ont été enregistrées comme l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’humanité », a-t-il souligné.

Le ministre turc a décrit la résistance palestinienne comme une lutte qui « changera le cours de l’histoire, deviendra un symbole pour les opprimés et ébranlera les fondements d’un ordre en décomposition ».

Il a en outre condamné les frappes israéliennes dans la région, déclarant : « Les attaques irréfléchies d’Israël sur Gaza, le Liban, le Yémen, la Syrie et l’Iran sont le signe le plus clair d’une mentalité d’État terroriste défiant l’ordre international ».

Concernant la Syrie, Fidan a insisté sur le fait que la Türkiye « ne permettra pas que les communautés anciennes et précieuses de la Syrie soient exploitées » pour des objectifs détournés portant atteinte à l’intégrité territoriale du pays.

Lors de la session, le président du Parlement turc, Numan Kurtulmus, a également appelé à des « mesures concrètes » contre Israël, notamment la suspension de ses adhésions aux organisations internationales comme l’ONU, jusqu’à ce qu’il abandonne ses « politiques génocidaires ».

Après 22 mois de conflit incessant, le Système intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) a déclaré que plus d’un demi-million de personnes dans la bande de Gaza sont confrontées à la famine, à la misère et à la mort, tandis qu’1,07 million d’autres — soit plus de la moitié de la population — font face à des niveaux d’insécurité alimentaire aiguë.

Pour rappel, Israël a tué au moins 63 000 Palestiniens à Gaza depuis octobre 2023. La campagne militaire a dévasté l’enclave, qui fait face à la famine.

En novembre, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Gaza.

Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice concernant sa guerre contre l’enclave.

* Traduit de l'anglais par Seyma Erkul Dayanc