Le ministre polonais des Affaires étrangères qualifie Gaza de « terrible tragédie », mais pas de génocide
- « Si Israël avait vraiment l'intention de commettre un génocide, cela prendrait une semaine ou deux », déclare Radoslaw Sikorski.

Istanbul
AA / Istanbul / Necva Tastan Sevinc
Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a déclaré que si la situation à Gaza était une « terrible tragédie », elle ne répondait pas, selon lui, à la définition du génocide.
Dans une interview accordée mardi à la radio polonaise, Sikorski a réagi à une récente décision de la Commission d'enquête des Nations unies qui accusait Israël d'avoir commis un génocide dans la bande de Gaza.
Il a fait valoir que ce terme devait être utilisé avec prudence.
« Le génocide désigne l'extermination délibérée et intentionnelle d'un groupe ethnique, et les mots doivent être pesés avec soin », a déclaré Sikorski.
« Si nous abusons de ces mots, nous risquons de ne plus pouvoir les utiliser la prochaine fois. »
« Si Israël avait vraiment l'intention de commettre un génocide, cela prendrait une semaine ou deux. Ce à quoi nous assistons est un conflit déclenché par le Hamas (le groupe palestinien) à travers un acte de terrorisme sans précédent contre Israël. Il s'agit d'une guerre entre Israël et le Hamas, dans laquelle, tragiquement, un nombre catastrophique de civils sont tués », a-t-il ajouté.
Sikorski a souligné que, selon lui, « ce qui se passe là-bas est une terrible tragédie, mais cela ne répond pas à la définition du génocide ».
Sikorski a également évoqué le cas du député de l'opposition Franciszek Sterczewski, qui s'était joint à une flottille humanitaire pour acheminer de l'aide à Gaza et se trouvait à bord lorsque la mission a été attaquée.
Sterczewski a fait valoir qu'il avait le devoir d'être présent « là où les droits de l'homme sont violés ».
Sikorski a fait remarquer qu'aucune obligation de ce type n'existait dans la législation polonaise, ajoutant que s'il avait personnellement participé à des missions similaires, il l'avait fait « à ses propres risques ».
Auparavant, Sikorski avait mené un sondage via la société américaine de médias sociaux X, demandant si l'État devait prendre en charge les frais d'évacuation des personnes participant à de telles missions ou exiger leur remboursement.
Sterczewski a répondu que les députés avaient le devoir moral d'agir pour défendre les droits de l'homme et a exhorté le gouvernement à soutenir les Palestiniens au lieu de « leur envoyer la facture ».
L'armée israélienne a tué plus de 66 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, à Gaza à la suite d'une attaque transfrontalière du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Les bombardements incessants ont rendu l'enclave inhabitable et ont entraîné la famine et la propagation de maladies. En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.
Israël fait également l'objet d'une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice pour sa guerre contre l'enclave.
* Traduit de l'anglais par Serap Dogansoy
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