Le ministre israélien des Finances menace « d’écraser » le président de la Cour suprême
- La Cour suprême a émis une ordonnance provisoire gelant la décision de fermeture de la radio de l’armée jusqu’à ce qu’elle statue sur les recours déposés contre cette décision
Istanbul
AA / Jérusalem - Istanbul / Zein Khalil et Rania Abu Shamala
Le ministre israélien des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a menacé lundi « d’écraser » le président de la Cour suprême, Isaac Amit, à la suite d’une décision bloquant la fermeture de la radio de l’armée.
Le 22 décembre, le gouvernement israélien a approuvé à l’unanimité la demande du ministre de la Défense, Israel Katz, visant à fermer la radio de l’armée à partir du début du mois de mars.
Mais la Cour suprême israélienne a émis dimanche une ordonnance provisoire gelant cette décision de fermeture, dans l’attente de son examen des recours déposés contre celle-ci.
Lors d’une réunion du groupe parlementaire de son parti du Sionisme religieux, Smotrich a qualifié Amit de « violent, impitoyable, mégalomane, qui vole la démocratie israélienne ».
« Le résultat sera que nous l’écraserons – il n’y aura pas d’autre choix », a déclaré Smotrich, selon des propos rapportés par le quotidien Haaretz.
« Amit s’autorise des choses qui n’ont jamais été faites auparavant », a-t-il ajouté.
« J’aimerais que nous puissions parvenir à un processus équilibré et à des compromis. Nous avons essayé. Il ne vous laisse d’autre choix que de tout briser par la force », a poursuivi Smotrich.
Le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a soutenu les déclarations de Smotrich, écrivant sur X que « ce qu’a dit le ministre des Finances doit être mis en œuvre ».
L’opposition, de son côté, a dénoncé les propos de Smotrich comme une « menace de mort ».
Le gouvernement israélien actuel, formé fin 2022, est considéré comme le plus extrême de l’histoire du pays. En vertu de la loi, son mandat court jusqu’à la fin de l’année prochaine, sauf en cas d’élections anticipées.
Plusieurs partis et organisations israéliens ont déposé des requêtes auprès de la Cour contre la décision de fermer la radio de l’armée, fondée en 1950.
La radio de l’armée est considérée comme l’un des médias les plus importants d’Israël, mais elle n’est pas le porte-parole officiel de l’armée et diffuse parfois des critiques à l’égard du gouvernement et de l’appareil de défense.
* Traduit de l'anglais par Serap Dogansoy
