AA / Istanbul / Ilayda Cakirtekin

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé mardi à intensifier la pression sur le gouvernement israélien suite aux frappes sur le complexe médical Nasser à Khan Younès, dans le sud de Gaza.

« C’est totalement inacceptable, et c’est pourquoi la France estime que la pression doit être renforcée sur le gouvernement israélien », a déclaré Barrot à la chaîne française RTL.

Il a souligné que l’attitude et les décisions de Tel-Aviv sont désormais « dénoncées », y compris au sein de la société civile israélienne.

Le ministre a insisté sur le respect du droit international humanitaire, rappelant que, même en temps de guerre, les populations les plus vulnérables — enfants, malades et blessés — doivent être protégées. Il a affirmé que la France ne soutient pas Israël dans ses actions et a condamné « très fermement l’occupation israélienne ».

Au moins 47 Palestiniens, dont 6 journalistes, ont été tués lundi et des dizaines d’autres blessés dans de nouvelles frappes israéliennes à travers la bande de Gaza, selon les services médicaux. Le ministère de la Santé avait initialement fait état de 20 morts, dont 5 journalistes et un pompier, dans la frappe visant le complexe médical Nasser.

Selon le ministère, l’armée israélienne a frappé le quatrième étage d’un des bâtiments du complexe avec deux raids aériens, le second ayant eu lieu alors que les équipes de secours arrivaient pour évacuer les blessés et récupérer les corps.

Parmi les victimes figuraient le photojournaliste Husam el-Masri et le photographe Hatem Khaled (Reuters), le caméraman Mohammad Selame (Al Jazeera), la photojournaliste Maryam Abu Daqqa (Independent Arabia et Associated Press), le journaliste Moaz Abu Taha (NBC News), ainsi qu’Ahmed Abu Aziz, journaliste indépendant collaborant avec des sites tunisiens et marocains, décédé des suites des blessures subies lors de l’attaque, selon des sources médicales citées par Anadolu.

Depuis octobre 2023, Israël a tué plus de 62 700 Palestiniens à Gaza. La campagne militaire a dévasté l’enclave, confrontée à la famine. En novembre, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Israël fait également face à une affaire pour génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre contre Gaza.

* Traduit de l'anglais par Seyma Erkul Dayanc