Le Mexique exige des preuves suite aux accusations américaines de blanchiment d'argent lié à la drogue
- La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a déclaré que « jusqu’à présent, le Département du Trésor n’a pas fourni de preuves confirmant ce blanchiment d’argent ».

Washington DC
AA / Mexico /Jorge Antonio Rocha
La présidente du Mexique a déclaré jeudi que le département du Trésor américain n’a pas fourni suffisamment de preuves pour étayer ses allégations selon lesquelles trois institutions financières mexicaines blanchiraient de l’argent pour des cartels de la drogue.
Claudia Sheinbaum a tenu ces propos lors d'un conférence de presse .
Mercredi, le département du Trésor a imposé des restrictions à CIBanco et Intercam, deux banques commerciales disposant respectivement de plus de 7 milliards et 4 milliards de dollars d’actifs, ainsi qu’à Vector, une société de courtage gérant près de 11 milliards de dollars d’actifs.
La présidente du Mexique a souligné que les informations fournies jusqu’à présent par les États-Unis ne suffisent pas à étayer ces accusations.
« Nous n’acceptons ni ne rejetons ces allégations. S’il existe des preuves... qu’il y a blanchiment d’argent, nous agirons administrativement, voire pénalement. Mais s’il n’y a pas de preuves, aucune action ne peut être entreprise », a-t-elle déclaré.
Elle a affirmé que le système financier mexicain est solide et protégé par des mesures visant à prévenir le blanchiment d’argent et autres activités illicites. Elle a aussi insisté sur le fait que le Mexique n’est la « piñata » de personne.
« S’il y a des preuves, nous agirons. Il n’y a pas d’impunité. Mais s’il n’y a pas de preuves, alors nous ne pouvons pas agir, comme dans tout crime. Jusqu’à présent, le département du Trésor n’a transmis aucune preuve confirmant un blanchiment d’argent », a-t-elle ajouté.
Le mot « piñata » vient de la culture mexicaine. C’est un objet décoratif, souvent en papier mâché, rempli de bonbons et de petits cadeaux, que l’on suspend et que les participants doivent casser à coups de bâton, les yeux bandés, lors de fêtes.
Dans le langage figuré, surtout dans des contextes politiques ou sociaux, « être une piñata » signifie être une cible facile ou un bouc émissaire que tout le monde attaque ou critique sans retenue.
Lors de la conférence de presse, Sheinbaum a également répondu aux propos de la procureure générale des États-Unis, Pam Bondi, lors d’une audition mercredi devant la commission des crédits du Sénat sur le budget 2026.
« Nous ne serons pas intimidés, et nous continuerons à protéger l’Amérique, grâce au leadership du président Trump. Pas seulement contre l’Iran, mais aussi contre la Russie, la Chine et le Mexique. Contre tout adversaire étranger, qu’il essaie de nous tuer physiquement ou d’empoisonner nos enfants par la drogue », avait-elle déclaré en réponse à une question d’un sénateur.
Sheinbaum a rejeté ces propos comme infondés, estimant que Bondi « n’est pas bien informée », d’autant plus que le Mexique est en train de finaliser un accord de sécurité visant à limiter le trafic de drogue vers les États-Unis.
« La réalité, c’est qu’il y a coopération, une coordination sans subordination et nous avançons. La stratégie de sécurité au Mexique fonctionne. Elle connaît ses défis quotidiens, mais elle fonctionne », a-t-elle conclu.
*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir
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