AA/Canada/Merve Aydogan

Le ministre grec des Affaires étrangères, George Gerapetritis, a appelé jeudi à une désescalade immédiate en Syrie, exprimant sa vive inquiétude face aux violences et aux incitations confessionnelles signalées à Suwayda, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.

« La réunion d’aujourd’hui intervient à un moment critique pour la Syrie », a déclaré Gerapetritis, condamnant « toutes les attaques perpétrées contre des civils et des sites religieux à Suwayda ».

« Nous sommes particulièrement troublés par les informations faisant état de traitements humiliants infligés à des civils, de profanations et de mutilations de cadavres ainsi que d’incitations confessionnelles », a-t-il ajouté, en référence aux propos de l’envoyé spécial de l’ONU, Geir Pedersen.

Il a exhorté le gouvernement syrien à rétablir le calme et à garantir la reddition de comptes, affirmant que « la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie vont de pair avec le droit fondamental de tous les Syriens, quelle que soit leur origine religieuse ou ethnique, de vivre en paix, sans peur ».

« La Grèce continuera à soutenir le peuple syrien et les efforts de l’ONU pour parvenir à la paix, à la stabilité et à la prospérité », a-t-il assuré.

Appels à la désescalade et critiques des frappes israéliennes

L’ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vassily Nebenzia, a également plaidé pour une désescalade et un accès humanitaire, dénonçant « des violations flagrantes des normes humanitaires, y compris des exécutions extrajudiciaires, des violences interreligieuses et des déplacements forcés de civils ».

Il a critiqué les récentes frappes israéliennes en Syrie, les qualifiant de « préoccupantes », et estimé que les acteurs étrangers ne devaient pas exploiter la fragilité de la situation syrienne à des fins géopolitiques.

L’ambassadrice britannique Barbara Woodward s’est dite « profondément préoccupée par l’escalade de la violence à Suwayda » et a condamné les attaques contre des installations médicales.

Elle a également exprimé son inquiétude face aux « frappes israéliennes de plus en plus agressives à Damas », appelant au respect de la souveraineté syrienne.

« Nous attendons avec intérêt le rapport du gouvernement syrien sur les violences survenues dans les zones côtières en mars. Il s’agit d’une étape cruciale vers la justice et la réconciliation pour le peuple syrien », a-t-elle déclaré.

L’ambassadeur du Pakistan, Asim Iftikhar Ahmad, a condamné les frappes israéliennes à Suwayda, Deraa et Damas, les qualifiant de « grave escalade délibérée » et de violation du droit international.

Il a estimé que la Syrie traverse « une phase de transition à la fois délicate et significative », et a exhorté la communauté internationale à laisser le pays se reconstruire: « Dans ce contexte, les attaques irréfléchies d’Israël contre les institutions syriennes sont à la fois contre-productives et irrationnelles », a-t-il déclaré, soulignant que « l’impunité doit cesser ».

« Les actions d’Israël sont non seulement illégales, mais aussi fondamentalement contre-productives, car elles nourrissent l’instabilité qu’elles prétendent combattre », a-t-il ajouté, réaffirmant la pleine solidarité du Pakistan avec la Syrie.

Damas condamne l’agression israélienne

De son côté, l’ambassadeur syrien auprès de l’ONU, Qusay Al-Dahhak, a fermement condamné l’agression israélienne contre son pays, affirmant que « ces pratiques s’inscrivent dans la continuité des politiques systématiques de l’occupation visant à déstabiliser la Syrie et à l’entraîner dans un conflit ».

Il a accusé Israël de viser directement les efforts syriens pour rétablir la sécurité et contenir les tensions internes à travers une approche nationale.

« En dépit de la gravité des attaques israéliennes, les autorités syriennes ont agi avec la plus grande sagesse et ont répondu favorablement aux efforts de médiation américains, arabes et turcs, que nous remercions », a-t-il déclaré, soulignant que ces efforts ont permis d’éviter une confrontation ouverte dans la région.

Traduit de l'anglais par Sanaa Amir