
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a rencontré vendredi à Rome son homologue italien Antonio Tajani, puis à la Cité du Vatican Mgr Paul Richard Gallagher, Secrétaire pour les relations avec les États et les organisations internationales du Saint-Siège.
Par voie de communiqués, le Quai d'Orsay a indiqué que ces échanges avaient permis de réaffirmer le soutien sans faille de la France et de l’Italie à l’Ukraine plus de trois ans après le début de la guerre d’agression russe. Barrot et Tajani ont également salué le niveau d’ambition du nouveau paquet de sanctions européennes en préparation.
Concernant Gaza, les deux ministres ont jugé « urgent de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et permanent, à la libération inconditionnelle de tous les otages et à l’accès sans entrave de l’aide humanitaire ». Ils ont insisté sur la désescalade régionale à la suite du cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, jugeant nécessaire qu’il perdure.
Le communiqué note que Barrot et Tajani se sont engagés à défendre les intérêts commerciaux de l’Union européenne, en particulier « à protéger les agriculteurs européens » dans le cadre de la prochaine négociation budgétaire européenne.
À la Cité du Vatican, Barrot a félicité Mgr Gallagher pour l’organisation du Jubilé de l’Espérance et exprimé le souhait que le pontificat du pape Léon XIV soit « porteur de paix, de solidarité et d’espérance ». Le ministre français a salué la diplomatie vaticane, en soulignant qu’elle contribue à favoriser « des processus de paix durables » dans les zones de conflit.
Enfin, Barrot a rappelé l’attachement de la France à « la protection des droits, des écoles et du patrimoine des chrétiens d’Orient ».
- Situation humanitaire à Gaza
Pour rappel, depuis la reprise des hostilités par Tel Aviv le 18 mars 2025, après un cessez-le-feu, les attaques israéliennes ont tué plus de 7 100 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 57 600 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023, suite à une attaque du Hamas.
La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré les condamnations internationales, les violations israéliennes persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza. Ce dernier est toujours à la tête du gouvernement israélien.
Par ailleurs, Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".
- Guerre en Ukraine
Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a lancé une offensive militaire en Ukraine, ce qui a provoqué de multiples réactions à l’échelle internationale, notamment de l'Union européenne et des États-Unis, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques à l'endroit de Moscou et un soutien militaire et financier à Kiev.
La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l'Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.
La Russie pose, par ailleurs, comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l’adoption d’un statut de "neutralité totale", ce que Kiev considère comme étant une "ingérence dans sa souveraineté".