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Le Liban presse l’ONU de contraindre Israël au respect du cessez-le-feu

- Le président libanais déclare aux envoyés du Conseil de sécurité de l'ONU que le Liban reste attaché aux résolutions internationales, mais qu'il a besoin de pressions internationales pour garantir qu'Israël applique le cessez-le-feu

Mohammad Sıo  | 05.12.2025 - Mıse À Jour : 05.12.2025
Le Liban presse l’ONU de contraindre Israël au respect du cessez-le-feu

Istanbul

AA / Istanbul / Mohammad Sio

Le président libanais Joseph Aoun a rencontré vendredi une délégation d'ambassadeurs auprès du Conseil de sécurité de l'ONU, les exhortant à faire pression sur Israël pour qu'il respecte le cessez-le-feu et se conforme aux résolutions internationales, a indiqué la présidence libanaise.

La délégation a exprimé son soutien à la stabilité du Liban par la mise en œuvre des résolutions de l'ONU et a fait part de la volonté de ses pays d'aider au renforcement de l'armée libanaise, notamment par son déploiement complet dans le sud du Liban et par le principe selon lequel les armes doivent être détenues exclusivement par l'État.

Le 5 août, le gouvernement libanais a approuvé un plan, basé sur une proposition de l'envoyé spécial américain Tom Barrack, visant à placer toutes les armes, y compris celles détenues par le Hezbollah, sous contrôle étatique et a chargé l'armée de mettre en œuvre ce plan avant fin 2025.

Le Hezbollah a rejeté à plusieurs reprises cette mesure et insiste sur le fait que les forces israéliennes doivent se retirer totalement du territoire libanais avant de déposer les armes.

La délégation s'est également félicitée de la nomination d'un représentant civil du Liban au sein du Comité du Mécanisme.

Ce mécanisme a été établi dans le cadre du cessez-le-feu conclu entre le Liban et Israël le 27 novembre 2024. Il est chargé de surveiller le respect du cessez-le-feu et comprend le Liban, la France, Israël, les États-Unis et la Force intérimaire des Nations Unies au Sud-Liban (FINUL).

Aoun a remercié les envoyés pour leur soutien et a réaffirmé l'engagement du Liban à mettre en œuvre les résolutions internationales. Il a appelé à un renforcement de l'aide afin de permettre à l'armée libanaise de mener à bien sa mission, soulignant la coopération en cours avec la FINUL et la coordination assurée par le biais du mécanisme.

Aoun a toutefois indiqué à la délégation que le rétablissement de la stabilité exigeait des pressions sur Israël pour qu'il applique un cessez-le-feu et retire ses troupes. Il a ajouté que le Liban « compte sur » l'engagement international pour garantir le respect du cessez-le-feu par Israël.

Les représentants ont entamé leur visite au Liban plus tôt dans la journée, après leur arrivée de Syrie. Ils doivent rencontrer le président du Parlement, Nabih Berri, le Premier ministre, Nawaf Salam, et le commandant de l'armée libanaise, Rudolf Heikal, selon un correspondant de l'agence Anadolu.

Une réunion exceptionnelle a rassemblé des délégations civiles israélienne et libanaise ce mercredi, ainsi que le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, à Naqoura, dans le sud du Liban.

L'ancien ambassadeur du Liban à Washington, Simon Karam, et le directeur principal pour la politique étrangère du Conseil de sécurité nationale israélien, Uri Resnick, ont participé à cette réunion, présidée par l'envoyée spéciale des États-Unis au Liban, Morgan Ortagus, en tant que représentants civils, d'après l'ambassade des États-Unis au Liban.

Aoun a annoncé que les réunions entre dirigeants civils et Israël reprendraient le 19 décembre en vue de la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu entre les deux pays.

Un cessez-le-feu a été conclu entre Tel-Aviv et Beyrouth l'année dernière, après plus d'un an d'attaques sur fond de guerre dans la bande de Gaza. Plus de 4 000 personnes ont été tuées et 17 000 blessées.

Au moins 335 personnes ont été tuées et 973 autres blessées lors de 1 038 attaques israéliennes depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu en novembre 2024, selon le ministère libanais de la Santé.

L'armée israélienne était censée se retirer du sud du Liban en janvier dernier, conformément au cessez-le-feu, mais elle ne s'est retirée que partiellement et maintient une présence militaire à cinq postes frontières.

*Traduit de l’anglais par Ayse Bashoruz

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