Le Hezbollah promet de ne pas rendre ses armes tant qu’Israël existera et met en garde le gouvernement libanais
- Le secrétaire général du Hezbollah affirme que le gouvernement libanais porte « l’entière responsabilité » de tout trouble interne ou manquement à la défense du territoire

Beyrouth – Ankara
Le secrétaire général du Hezbollah libanais, Naim Qassem, a déclaré vendredi que son mouvement ne remettrait pas ses armes tant qu’Israël continuerait d’exister.
Il a tenu ces propos dans un discours télévisé à l’occasion de la commémoration du 40e jour d’Imam Hussein, dans la ville orientale libanaise de Baalbek.
Cette cérémonie marque la fin d’une période de deuil de 40 jours pour le petit-fils du prophète Mahomet, Imam Hussein, tué au combat en 680. Chaque année, des milliers de pèlerins chiites se rendent à pied à Karbala, en Irak, pour cet événement religieux majeur.
« La résistance ne déposera pas les armes tant que l’occupation [israélienne] existe. Nous sommes prêts à livrer une bataille à l’image de Karbala si nécessaire contre le projet israélo-américain, quel qu’en soit le prix », a déclaré Qassem.
Il a également critiqué le gouvernement libanais, affirmant qu’il « porte l’entière responsabilité de tout conflit interne et de son manquement à défendre le territoire national ».
S’adressant directement aux autorités, Qassem a lancé : « Arrêtez l’agression et expulsez Israël du Liban. »
« Vous aurez notre pleine coopération lors des discussions sur la sécurité nationale et stratégique », a-t-il ajouté, en référence à la volonté du gouvernement de désarmer le Hezbollah et de centraliser les armes sous le contrôle de l’État.
Qassem a par ailleurs averti que les manifestations contre le désarmement pourraient s’intensifier, et atteindre éventuellement l’ambassade américaine à Beyrouth.
Dans une décision visant pour la première fois depuis plusieurs années le Hezbollah, le cabinet libanais a chargé la semaine dernière l’armée d’élaborer un plan complet de désarmement et a approuvé les objectifs d’une proposition soutenue par les États-Unis, appelant à un contrôle exclusif de toutes les armes par l’État.
Cette démarche controversée a suscité une vive opposition de la part du Hezbollah, qui a qualifié le plan de « grave erreur » et a affirmé qu’il ne s’y conformerait pas.
Pour rappel, Israël avait lancé une offensive militaire au Liban le 8 octobre 2023, qui a dégénéré en guerre totale en septembre 2024, faisant plus de 4 000 morts et environ 17 000 blessés.
Un cessez-le-feu avait été conclu en novembre, mais les forces israéliennes continuent de mener des attaques quasi quotidiennes dans le sud du Liban, affirmant viser les activités du Hezbollah libanais.
Dans le cadre de la trêve, Israël devait se retirer complètement du sud du Liban avant le 26 janvier, mais l’échéance a été repoussée au 18 février après le refus de Tel-Aviv. Israël maintient encore une présence militaire sur cinq postes-frontières.
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba